Libreville, le 14 novembre 2024 — Au cours de la rentrée politique de la formation qu’il préside, Hervé Patrick Opiangah, président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), a pris la parole pour réaffirmer son opposition au projet de constitution soumis au référendum. S’exprimant au nom de la plateforme « Vision 2025 », regroupant 40 partis politiques, Opiangah a critiqué le processus et le contenu de ce texte, le qualifiant de dangereux pour l’avenir démocratique du Gabon.
Hervé Patrick Opiangah a rappelé la genèse de la plateforme Vision 2025, formée pour accompagner le pays jusqu’à la fin de la transition politique annoncée pour août 2025, après une élection présidentielle libre et transparente. Pourtant, face à la tournure de la campagne pour le référendum, il n’a pas caché son inquiétude, dénonçant une promotion massive et hâtive du « oui », qu’il perçoit comme incompatible avec l’esprit d’un vote populaire spontané et libre.
Une critique acerbe du contenu de la constitution proposée
Dans son discours, HPO a souligné l’importance pour les Gabonais d’examiner le projet de constitution « avec rigueur et responsabilité », sans céder à la précipitation ou à la complaisance. Il a averti que certaines dispositions du texte pourraient porter atteinte aux acquis démocratiques du pays, construits avec ténacité depuis l’indépendance. Selon lui, la constitution doit rester « impersonnelle et intemporelle », en aucun cas un outil pour accorder des faveurs ou amnisties.
La mention de la date du 30 août 2023, marquant le coup d’État militaire, fait également partie des préoccupations d’Opiangah. Bien que le coup ait été surnommé « coup de libération » en raison de son soutien populaire, il estime qu’inclure cette date dans la constitution introduirait une dimension politique potentiellement dommageable pour l’unité et la stabilité du pays.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation populaire
Fermement opposé à ce qu’il perçoit comme une « présidence quasi de droit divin », Opiangah a plaidé pour un équilibre des pouvoirs, rappelant les paroles de Montesquieu : « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. » Pour lui, la nouvelle constitution devrait consacrer des contre-pouvoirs forts, garants d’une réelle démocratie.
Le président de l’UDIS a également émis des doutes sur la capacité de l’État à financer certaines dispositions du texte, notamment le service militaire obligatoire, soulignant le manque de moyens dans les infrastructures de défense actuelles.
Au regard de toutes ces observations, Hervé Patrick Opiangah a appelé le peuple gabonais à voter « NON » lors du référendum, estimant que ce vote représente un acte de dignité, un « non démocratique » qui tournerait définitivement la page des turbulences politiques récentes. « Si nous voulons la constitution que nous méritons, alors mobilisons-nous pour un NON de dignité, » a-t-il affirmé.
La prise de position de l’UDIS souligne les profondes divisions et les enjeux majeurs entourant ce projet de constitution. Pour de nombreux Gabonais, le référendum est l’occasion de définir le futur cadre démocratique et institutionnel du pays, en prenant position sur des questions de gouvernance, de droits et de responsabilité politique.