L’ancien Premier Ministre nommé Médiateur de la République à l’occasion de l’annonce du nouveau gouvernement mené par Julien Nkoghe Bekalé a fait le choix de refuser ce poste. Il se consacrera donc à son mandat de député du 1er arrondissement de Makokou, mandat électif qu’il aurait dû perdre à la suite de sa nomination au poste de Médiateur de la République.
A l’occasion des dernières élections législatives, le PDG avait fait un score de 100% pour les deux sièges de Makokou en la personne d’Emmanuel Issose-Ngondet et d’Alain-Claude Bilie By Nze. Présent lors de l’ouverture de la première session ordinaire de la 13ème législature de l’Assemblée nationale, l’élu de Makokou a fait le choix d’honorer son mandat de député au détriment de sa nomination afin selon lui « de placer son mandat sous le sceau de la proximité et du pragmatisme ».
Cependant, ce choix porte de nombreuses interrogations: la première est autour de la possibilité pour Emmanuel Issoze Ngondet de faire ce choix et que celui-ci soit en accord avec lois en vigueur. En effet, comme nous le précise nos confrères de l’Union: « le titulaire d’un mandat électif nommé médiateur de la République… perd d’offices mandat et est remplacé dans les conditions fixées par les textes en vigueur ». Ce qui veut dire qu’en cas d’application stricte des textes de loi, ce revirement de situation ne devrait pas être possible car l’ancien Chef du Gouvernement a perdu automatiquement son mandat de député le 11 janvier suite à sa nomination.
La seconde interrogation est autour de la raison de ce choix car, même si l’ancienne titulaire du poste Laure Olga Gondjout a brillé par son absence dans des problématiques importantes, le poste de médiateur de la République reste toute fois autrement stratégique du fait de sa nature politique. Cependant, selon certains analystes, les raisons de ce choix ne sont pas guidés par la fonction mais par deux autres éléments: le premier est l’immunité parlementaire accordée aux membres de la chambre empêchant ainsi ces derniers d’être attaqué en justice durant leur mandat. Cette immunité aurait été perdue par l’intéressé si celui-ci avait épousé sa fonction de médiateur çar celle-ci ne s’applique que pour les personnes détentrices d’un mandat. Le second est la rémunération liée au mandat de député dont on apprenait hier que celle-ci leur ouvrait une rémunération annuelle de plus de 40 millions de francs CFA, sans compter sur d’autres avantages liés à la fonction qui ne figurent pas dans les écrits mais sont bien réels dans la vrai vie.
A la suite de ce revirement, il ne reste plus qu’à attendre si ce choix sera validé par les autorités compétentes auquel cas le Président Ali Bongo devra trouver une nouvelle personne pour jouer le rôle central de médiateur de la République.