L e ministre en charge des Forêts Guy-Bertrand Mapangou, a annoncé mardi 2 avril 2019, à Libreville, la fin de l’exploitation au Gabon de ce bois précieux. Le kevazingo devrai ensuite être inscrit au «patrimoine du peuple gabonais».
Le kevazingo qui vaut une fortune sur le marché international (2 millions de francs CFA le mètre cube à Libreville) particulièrement dans les pays asiatiques, ne devrait plus être exploité au Gabon. Une décision au goût amer, à laisser entendre Guy Bertrand Mapangou. Un texte relatif à cette décision est en gestation.
C’est en ce sens que plusieurs ministres ont mené une réflexion mardi, sur la problématique du kevazingo, autour de Guy Bertrand Mapangou, en vue de tirer la meilleure conclusion possible.
«Au cours de cette réunion, nous avons suggéré des mesures à prendre pour que nous fassions table rase de cette histoire de Kevazingo qui alimente les fantasmes au Gabon et à l’extérieur, avec le risque de briser, de ternir et d’écorner l’image du pays sur le marché international du bois», a déclaré le ministre en charge des Forêts.
Le Gabon a montré, depuis quelques années, qu’il fait partie des pays qui protègent fortement leurs forêts. Or les bruits qui courent autour du trafic du kevazingo risquent de faire mentir les autorités gabonaises et salir l’image d’un protecteur des forêts du bassin du Congo. Pire, l’exploitation sauvage de ce bois précieux qui aiguise sans cesse l’appétit des trafiquants asiatiques pourrait conduire à son extinction.
Guy Bertrand Mapangou a dit espérer, qu’après l’interdiction de l’exploitation du kevazingo, le marché international va l’oublier et le substituer par une autre essence. C’est ce qui s’est passé avec le Moabi et l’Ozigo, interdits d’exploitation pendant 25 ans, depuis 2009.
«Le Moabi, on n’en parle plus, puisque son exploitation a déjà été interdite. Le marché international a d’ailleurs oublié ce que c’est. Nous allons donc aussi faire en sorte que ce même marché oublie le Kevazingo pour le préserver», a indiqué M. Mapangou.
Au terme de leur réunion, les ministres ont fini par étudier la possibilité d’inscrire le Kevazingo, et au même moment l’Ozigo et le Moabi, au «Patrimoine du peuple gabonais». Cette distinction, selon Guy Bertrand Mapangou, rendra ces essences forestières «inaliénables».
Par Pamphil EBO