LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Le projet de loi portant révision de la Constitution soumis par le gouvernement d’Emmanuel Issoze Ngondet a été adopté ce 14 décembre par les députés de la commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’homme. Le contraire aurait été une surprise.
Adoptée par 105 voix pour, 5 voix contre et une abstention. Tous les élus de l’opposition et les députés indépendants, notamment Hermann Diba Nganga Ndongo, proche de Guy Nzouba Ndama, et la suppléante de Patrick Eyogo Edzang ont voté contre, à l’exception d’Albertine Maganga Moussavou, rapporte le site en ligne Gabonreview.
Contesté par l’opposition et une partie de la société civile gabonaise qui soutient que, cette révision constitutionnelle a pour objectif principal de «concentrer davantage de pouvoir entre les mains du président de la République», concerne trois des 56 articles proposés en révision parmi 119 articles que compte la Loi fondamentale du Gabon. Il s’agit des articles 8, 15 et 78 nouveaux.
«L’article 8 est une remise en cause du principe de cohabitation ou d’alternance. Le 15 exige des membres du gouvernement loyauté et fidélité, non plus à la nation ou aux citoyens, mais directement au chef de l’Etat, tout en obligeant les ministres à le respecter religieusement. Et enfin, l’article 78 du projet de révision de la constitution, entérine l’impunité complète du président de la République qui, après avoir cessé d’exercer ses fonctions, ne peut être mis en cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour les faits définis par la loi organique sur la Haute cour de justice», a souligné la campagne internationale «Tournons La Page».
Pour le ministre de la Justice, Francis Nkéa cette révision répond à la volonté de la classe politique réunie lors du dialogue politique d’Angondjé de faire consolider le modèle démocratique du pays. «D’une manière générale, l’ensemble de ces modifications consolide notre modèle social et culturel, d’une part, et introduit des changements majeurs dans le rôle et le fonctionnement des institutions, la question du mode de scrutin pour les élections politiques ainsi que celle de la responsabilité du chef de l’Etat, des ministres et des titulaires de certaines hautes fonctions, d’autre part», a-t-il indiqué lors de son audition.
Présidé par Barnabé Indoumou Mamboungou, député du canton Basse-Lombo (Koula-Moutou), la commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’homme de l’Assemblée nationale a conclu ses travaux en demandant au président de l’institution «de bien vouloir entériner par l’adoption rapport.», peut-on lire sur Gabonreview.