LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-C’est sous le thème «Faire de l’or, la nouvelle pépite de l’économie gabonaise» que le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet a ouvert la première journée nationale de l’or, ce 6 juin à Libreville. Les autorités gabonaises veulent faire de cette «substance stratégique» un des piliers de l’économie nationale.
Organisée par le ministère de l’Equipement, des Infrastructures et des Mines, «L’objectif de cette journée, précise Christian Magnagna, est de redéployer la filière or et de relever son niveau de production afin de permettre que l’or ouvre des emplois, apporte la stabilité et le développement dans notre pays». Le ministre ne cache pas que l’intention des autorités est de constituer à la longue un important stock à utiliser comme réserve monétaire.
Pour cette première édition qui a accueilli plus de 400 participants, le gouvernement dit attendre «de fortes recommandations», y compris sur la révision du cadre règlementaire et légal, ainsi que «la réunification dans l’action» de tous les acteurs de la filière, en accordant une place particulière aux orpailleurs.
«L’Or comme substance stratégique doit prendre toute sa place dans le développement économique et durable de notre pays. C’est donc un défi important pour notre pays, en quête de diversification des ressources budgétaires publiques (…)», a déclaré le chef du gouvernement. Pour Issoze Ngondet, cette journée de rencontre annuelle devrait permettre de «dessiner une nouvelle physionomie pour le développement durable de notre filière aurifère qui devra avoir un impact, à la fois sur les centres urbains et les zones rurales».
Pour Christian Magnagna, le ministre de l’Equipement, des Infrastructures et des Mines : «cette première journée nationale de l’or (…) est un message d’espérance et d’optimisme au regard du potentiel aurifère du Gabon, qui représente un espoir non-négligeable de l’économie nationale». Selon le membre du gouvernement, les six premiers mois de l’année en cours ont confirmé l’intérêt des investisseurs pour l’or. «Le Gabon devra profiter de ce contexte favorable. Mais cela passe par l’adoption des politiques et des législations stimulantes pour les investisseurs, tout en préservant l’écosystème national», a-t-il précisé.
Le Gabon dispose d’un sous-sol riche en ressources minérales (fer, or, phosphate, potasse, uranium, phosphate, niobium, tantale, etc.). Pourtant, depuis plusieurs décennies, le secteur minier repose essentiellement sur l’exploitation du manganèse et contribue faiblement à l’économie (4% du PIB, 1,3% des recettes budgétaires hors pétrole, 1 500 emplois formels). La stratégie nationale d’industrialisation a donc dessiné une nouvelle ambition : faire du secteur minier et métallurgique un pilier majeur de l’économie gabonaise, en diversifiant l’exploitation des minerais (manganèse, fer, or, métaux rares, matériaux de construction) et en optimisant la valeur ajoutée locale, dans le cadre d’une gestion durable des ressources.
Accélérer l’extraction pour atteindre une production cumulée de 50 tonnes d’ici 2025.
Le potentiel aurifère du Gabon est resté quasi-intact, avec un début de production avant l’indépendance (15 tonnes entre 1936 et 1960), qui s’est ensuite fortement ralentie : la production, essentiellement artisanale, est estimée aujourd’hui à 300 kg par an. Deux caractéristiques spécifiques de l’or ont cependant déterminé la nouvelle priorité accordée à cette filière: 1) L’or présente une valeur ajoutée maximale dès l’extraction, 2) l’or représente un des instruments de placement financier à long terme les plus recherchés.
L’objectif est donc désormais d’accélérer son extraction tout en maîtrisant le risque environnemental, pour atteindre une production cumulée de 50 tonnes d’or d’ici 2025. Ce développement de la production aurifère passera par la mise en exploitation de 4 grandes mines, de 10 petites mines portées par des investisseurs nationaux, et un meilleur encadrement de l’exploitation artisanale, les orpailleurs se regroupant en coopératives avec l’appui de la Société Equatoriale de Mines (SEM).
L’organisation de la journée nationale de l’or tient également d’une part à évaluer les probabilités de découverte de réserves exploitables par les opérateurs, et d’autre part d’accélérer les travaux d’exploration, notamment grâce à une prise de participation financière de l’Etat dans les projets à forte probabilité de découverte.
Deux objectifs sont liés à ce projet. Le premier objectif est de promouvoir la mise en exploitation d’au moins dix (10) petites mines d’or par des opérateurs dont les prospects de réserves potentielles ne dépassent pas quelques centaines de Kg à quelques tonnes. Le second objectif est d’organiser l’exploitation artisanale à travers la création de 100 coopératives d’orpaillage regroupant, en moyenne, dix (10) orpailleurs.
La mise en œuvre des différentes recommandations permettra au Gabon de produire de l’or brut en poudre, pépites et lingots.