Organisé par Passion Artistique de Sidjeur Oumar et de Réal Black Music de Magali Wora avec le soutien de l’UNESCO, les lampions se sont éteints sur l’atelier de management artistique ce week-end. La digitalisation était au cœur de la conférence-débat de ce 27 avril, jour de la clôture.
Avec pour objectif de renforcer les capacités des managers d’artistes, ces ateliers ont pendant 4 jours, donné des outils aux participants en vue d’une meilleure gestion de la carrière professionnelle de leurs principaux collaborateurs. Un panel de participant qui a surpris les organisateurs
“Nous attendions en principe 25 personnes, il y a eu près de 50 inscrits et après une sélection, nous avons retenus 30. Un chiffre qui prouve qu’il y a un besoin réel de former dans le domaine” mentionne Sidjeur Oumar, patron de Passion Artistique. L’après-midi du samedi 27 avril a été marquée par la conférence-débat sur les enjeux de la musique à l’ère du Digitale. Un véritable moment d’échange qui a montré l’importance du digitale dans l’univers musical de notre pays. Sachant que l’industrie musicale africaine conjointement à l’industrie musicale mondiale sont marquées par une profonde mutation qui va du physique au numérique, du téléchargement au streaming.
Il existe malheureusement une nébuleuse sur ces différents outils pour le marché musical gabonais ce qui ne permet pas une véritable évolution du secteur. “Ce que je suis venu montrer aux artistes et managers gabonais, c’est que le digital est un véritable outil de diffusion , un outil de rentabilité et ensuite, les perspectives et l’intérêt que l’artiste ou que l’écosystème culturel gagnerait à avoir en intensifiant sa portée sur le numérique”
Une véritable solution selon David Lessouga, spécialiste en management au Cameroun invité pour la circonstance. Pour répondre aux questions qui permettent à mieux s’adapter à l’ère du digital et du numérique, Olsen Mossot, CEO d’Ozik, apportent des éléments “Aujourd’hui le contexte est un peu difficile, mais il faut être prévisible, il faut toujours anticiper. L’artiste gabonais doit se mettre dans cette posture pour pouvoir rattraper le train qui est déjà en marche. Commencer à visiter les plateformes digitales qui permettent d’avoir une meilleure visibilité.”
Vivre du streaming au Gabon est possible et c’est proche. “J’ai été surpris qu’après avoir mis en ligne l’un des vieux album de Back attack, le gabon était numéro 1 avec plus de 200 streamers, des chiffres qui pour le moment sont insignifiants, mais laissez moi vous dire qu’au fur et à mesure que les gens vont s’habituer, le concept évoluera dans notre pays comme partout ailleurs” poursuit Olsen Mossot, l’un des spécialistes de la question du digitale au Gabon. Pour le développement du digitale et du streaming les opérateurs téléphoniques ont un grand rôle à jouer, celui de baisser considérablement les coûts d’internet, mais aussi de développer d’autres options du mobile banking qui permettraient l’achat ou l’écoute des musiques gabonaises sur les plateformes légales. En attendant l’année prochaine, Magali Wora de Réal Black Musique se “félicite déjà de l’affluence, mais aussi des enseignements qui ont été distillés lors de ces ateliers”.
Pierre Rolland