Ali Akbar Onanga, ancien ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, Pierre-Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président de la République, et le professeur Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle de 2023, ont tiré la sonnette d’alarme sur la conduite actuelle de la transition, au cours d’une conférence de presse.
«Notre première exigence concerne le retour impératif des militaires du CTRI dans les casernes à l’issue de la transition avec une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI de se porter candidat aux prochaines élections. » ont-il déclaré via la propos lu par Ali Akbar Onanga.
Dans leur déclaration, ces leaders dénoncent l’écart grandissant entre les engagements initiaux des militaires au pouvoir et la réalité des faits. Ils pointent notamment les dangers d’une candidature potentielle de Brice Clotaire Oligui Nguema, leader du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), à l’élection présidentielle
prévue après la transition. «Notre première exigence concerne le retour impératif des militaires du CTRI dans les casernes à l’issue de la transition avec une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI de se porter candidat aux prochaines élections. » ont-il déclaré via la propos lu par Ali Akbar Onanga.
Un passé militaire incompatible avec la présidence
Le premier point soulevé repose sur des bases juridiques solides : le statut de militaire est en lui-même incompatible avec l’exercice de fonctions politiques. La Constitution gabonaise et les textes internationaux, notamment la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qualifient tout coup d’État de changement anticonstitutionnel et interdisent aux auteurs de tels actes de participer aux élections post-transition.
En s’appuyant sur ces textes, les 4 leaders politique estiment qu’autoriser une telle candidature reviendrait à légitimer rétroactivement un coup d’État, compromettant la crédibilité du Gabon sur la scène internationale et exposant le pays à des sanctions.
Manipulations institutionnelles et déficit démocratique
La déclaration met également en lumière les incohérences de la transition en cours, notamment avec la promulgation d’une nouvelle Constitution en 2024, largement contestée pour son manque de transparence. Ils critiquent l’arbitraire des décisions prises par le CTRI, qui semble instrumentaliser cette charte pour prolonger son emprise sur le pouvoir.
L’application partielle et conditionnelle de la nouvelle Constitution, combinée à la coexistence de plusieurs cadres normatifs, a créé une instabilité juridique dangereuse. Les anciens responsables politiques y voient une manœuvre délibérée des militaires pour maintenir leur contrôle.
Un appel au retour à un ordre démocratique véritable
Pour eux, la seule voie vers une transition réussie repose sur plusieurs mesures clés :
- Retour des militaires dans les casernes : Le CTRI doit se retirer à la fin de la transition, et ses membres doivent être interdits de toute participation politique.
- Retour à la Constitution de 1991 modifiée en 1995 : Un cadre juridique légitime pour garantir une transition apaisée et consensuelle.
- Refonte complète du cadre électoral : Des réformes urgentes sont nécessaires pour garantir des élections crédibles et inclusives.
Un avertissement pour l’avenir`
Cette déclaration conjointe rappelle que la mission d’une transition n’est pas de prolonger les privilèges d’une élite militaire, mais de rétablir l’ordre constitutionnel et de répondre aux aspirations du peuple gabonais. Si le Gabon veut éviter les erreurs du passé et se tourner vers un avenir démocratique, la candidature de figures associées au coup d’État du 30 août 2023, comme Brice Clotaire Oligui, doit être exclue. Cette exigence, selon les signataires, est non seulement un impératif juridique, mais aussi une question de respect des valeurs démocratiques.