Alors que le Gabon s’apprête à soumettre une nouvelle Constitution au référendum, l’un des aspects les plus débattus concerne les critères d’éligibilité à la présidence. La révision de l’Article 43 du texte final, comparé à l’Article 53 du projet initial, marque une évolution significative, notamment en ce qui concerne les binationaux, leurs droits et les contraintes entourant leur candidature.
Une Plus Grande Inclusion
Le projet initial, bien que contesté, imposait des critères stricts quant à l’origine des candidats à la présidence. L’Article 53 stipulait que tout candidat devait être né de père et de mère gabonais, eux-mêmes nés Gabonais. Cette disposition avait pour effet d’exclure une large frange de la population gabonaise, notamment les binationaux ou ceux nés d’un parent gabonais et d’un parent étranger.
Le texte final, quant à lui, réintroduit une forme d’ouverture avec un critère élargi. Désormais, pour être éligible, il suffit d’être né Gabonais d’au moins un parent gabonais, lui-même né Gabonais. Cette modification permet à des Gabonais ayant un parent étranger de prétendre à la magistrature suprême, élargissant ainsi le vivier des candidats potentiels et reflétant une réalité plus inclusive.
La Question des Binationaux : Renonciation à la Nationalité Étrangère
L’un des points essentiels de cette révision concerne la question de la nationalité. Dans le projet initial, l’Article 53 imposait aux binationaux de renoncer à leur autre nationalité deux ans avant l’élection pour pouvoir se porter candidat. Ce délai de deux ans, jugé trop court par certains observateurs, était critiqué pour ne pas laisser suffisamment de temps aux candidats pour effectuer les démarches administratives nécessaires.
Le texte final a allongé ce délai à trois ans. L’Article 43 revisité stipule que tout Gabonais ayant une double nationalité peut se porter candidat à la présidence à condition d’avoir renoncé à son autre nationalité trois ans avant l’élection. Ce délai supplémentaire est perçu comme une mesure d’équilibre, laissant plus de temps pour les démarches tout en garantissant l’exclusivité de la nationalité gabonaise au moment de l’élection.
Des Contraintes Toujours Présentes : Mariage et Résidence
Bien que l’éligibilité soit élargie à certains binationaux, des conditions strictes demeurent, notamment en ce qui concerne le mariage et la résidence. Le candidat doit être marié(e) à un(e) Gabonais(e) né(e) d’au moins un parent gabonais, lui-même né Gabonais. De plus, il doit avoir résidé au Gabon pendant au moins trois ans sans discontinuité avant l’élection présidentielle. Ces critères visent à garantir un attachement fort au pays, une stabilité sociale et une proximité avec les réalités locales.