Opération Mamba: vers une condamnation de Santullo ?

Surfacturations, rétrocommissions, blanchiment d’argent et autres magouilles avaient été mises en lumière autour de l’entreprise Santullo dans l’exécution de nombreux chantiers mettant en cause des proches collaborateurs du Chef de l’État. L’opération Mamba, lancée par la « nouvelle équipe présidentielle », avait défrayé la chronique en dévoilant de nombreux scandale financiers à la tête de l’Etat.

L’affaire opposant l’Etat gabonais à l’entreprise Sericom, du célèbre feu Guido Santallo, sera jugée ce jour à Paris et pourrait enfin trouver son épilogue après deux ans de procédure. L’entreprise, qui avait obtenu des marchés de gré-à-gré, d’une valeur de plus de 700 milliards de francs CFA réclame aujourd’hui 400 milliards au Gabon au nom du paiement du reliquat auxquels s’additionnent des intérêts.

Construction du Pont de la Banio, du pont de Kango ou encore bitumage de l’axe routier Tchibanga-Mayumba puis Mouila-Ndendé, le groupe de BTP avait le vent en poupe pendant de nombreuses années se voyant attribués de nombreux onéreux chantiers.

L’enquête avait fait grand bruit dans le pays au moment du lancement de l’opération Mamba, visant à punir les entreprises et hommes d’Etat coupables de malversations financières. L’investigation avait notamment fait ressortir que le code des marchés publics, pour de nombreux chantiers, n’avaient pas été respectés et que l’attribution de certains d’entre eux résultaient d’arrangements entre « amis ». Les plus connus d’entre eux sont Magloire Ngambia (ancien ministre NDLR) ou Patrick Oyaya (ancien DGA de l’ANGTI) tous les deux incarcérés à la prison centrale de Libreville en attendant le dénouement de cette sombre affaire qui avait défrayé la chronique.

On apprend notamment que l’ancien membre du gouvernement, depuis exilé en France, Séraphin Moundounga sera entendu sur l’affaire en se positionnant en faveur du groupe italien, ce qui amène à se demander la nature des relations entre ce dernier et l’entreprise qui réclame son éventuel dû à coup de grandes déclarations médiatiques. On a encore en mémoire celles du défunt qui disait vouloir « mettre à genoux l’Etat gabonais » s’il celui-ci ne s’acquittait pas des sommes réclamées et qui était prêt à dévoiler ses complices dans l’administration.

L’Etat quant à lui espère que son dossier sera assez conséquent pour que les chefs d’accusation de corruption active, malversations financières et escroquerie en bande organisée et que les poursuites permettront de récupérer cet argent du contribuable obtenu illégalement.

 

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