Alors que dès les premières lueurs du jour, il n’est pas rare d’entendre ou de voir les responsables politiques français sur des émissions matinales qui commencent pour la plupart avant 7 heures, au Gabon, il faut courir derrière leurs homologues, pour qu’ils daignent se soumettre à un protocole d’interview dont ils connaissent pourtant les questions à l’avance.
Ce comportement de diva en plus d’être incompréhensible et un véritable frein à la diffusion d’une information libre et impartiale, et pertinente, une information loin des buzz et des petites phrases sans utilités dans une société civilisée.
Chez les personnalités en responsabilités publiques, les instructions du Président de la République, les enjoignant à communiquer sur leurs activités, n’ont rien changé. Recueillir le sentiment d’un ministre, d’un haut cadre de l’État est un véritable chemin de croix, quel que soit le niveau et le professionnalisme du protocole d’interview soumis par avance. Curieusement, ces derniers sont les premiers à se plaindre du contenu de certains articles de presse, voyant dans le moindre paragraphe en leur défaveur, une « attaque commanditée » par un adversaire politique.
Il est vrai que l’écosystème médiatique Gabonais est aujourd’hui pollué par des dizaines de « médias pisse-copies » dont la principale mission est de glorifier les actions d’un « bon grand », contre un autre, mais cela ne justifie pas la débandade observée chez les responsables politiques dès qu’ils sont sollicités par la presse pour éclairer l’opinion publique.
Cette situation de black-out informationnel organisée par les responsables politiques et publics de tout bord est la cause principale de la prolifération du phénomène des Fake-news et des biais et du chantage médiatique qui tendent à s’imposer comme une norme journalistique au Gabon.
Il est grand temps pour les acteurs politiques Gabonais d’avoir le courage que leurs opinions soient distillées à un public situé au-delà de leurs followers.