POLITIQUE : DE LA DÉMISSION « EXEMPLAIRE » DU MINISTRE JEAN MARIE OGANDAGA

La date du mardi 8 décembre 2020 sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire politique du Gabon. Un ministre a démissionné de son poste après avoir été accusé de mauvaise gestion. Le signe d’une nouvelle manière de gouverner soutiennent déjà certains observateurs rajoutant que dorénavant chacun des ministres devra assumer les conséquences politiques de ses actions.

Faut-il saluer la décision du ministre Ogandaga qui a choisi de démissionner pour ne pas jeter l’opprobre sur le Gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda, ou bien il faut voir le geste d’un homme acculé par des accusations de mauvaise gestion que ses propres services de communication et les syndicats du ministère ont poussé vers la sortie ? 

Il n’a pas renié une seule fois les accusations faites par certains médias à son encontre. Au contraire, dans un communiqué que certains avaient qualifié de grossière erreur de communication le ministre avait justifié les abattements de 90% de dettes fiscales fait à deux entreprises pétrolières ( TOTAL GABON et PERENCO) par les difficultés financières de ses dernières. Une chose difficilement soutenable, car selon des informations vérifiées, TOTAL GABON, pour ne pas la citer avait versé plusieurs milliards de primes à ses actionnaires dans le même temps.

La démission de Jean Marie Ogandaga signe surtout la fin de l’impunité et de l’irresponsabilité au sein de l’équipe gouvernementale, ils sont nombreux tapis dans le gouvernement ou à l’Assemblée nationale qui n’ont pas eu cette décence préférant fragiliser l’exécutif et mettre une cible sur le Président de la République. Le communiqué final du Conseil des ministres du 20 novembre 2020 était pourtant précis, le Président de la République exige de l’efficacité pour le bien commun. Ali Bongo Ondimba avait exigé de ses ministres de l’’exemplarité.Il avait « exhorté l’équipe gouvernementale à résolument répondre aux attentes de nos compatriotes, au dynamisme et à l’exemplarité dans l’accomplissement de leur mission républicaine » selon les termes du communiqué final.Il plane sur l’exécutif non pas une épée de Damoclès mais surtout une volonté de gouverner autrement, cette démission alerte aussi sur le manque de réactivité des institutions gouvernementales qui ne se sont à aucun moment prononcées sur ces graves  accusations attendant patiemment que la bourrasque passe Jean Marie Ogandaga aura au moins eu le mérite de « les avoir où il faut » pour remettre sa démission. Quid des conséquences pour les opérateurs économiques, et des agents douaniers mis en cause par les révélations ? Le bon sens voudrait qu’a la suite de cette démission une information judiciaire soit ouverte.