Isolé dans sa résidence du nord de Libreville et marginalisé par les nouveaux acteurs de l’opposition gabonaise, le leader de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) n’est plus entouré que de quelques fidèles.
Ntoutoume Ayi, Guy Nzouba, Jean Eyeghé Ndong, Zacharie Myboto, tous l’ont abandonné au soir de la présidentielle de 2016 qu’il a perdue. Certains sont retournés à la « maison du père », d’autres se sont libérés de cette tutelle encombrante pour voler de leurs propres ailes.
C’est le cas d’Alexandre Barro Chambrier qui, après s’être placé dans l’ombre de son aîné en 2016, est bien décidé à affronter le candidat de la majorité en 2023. Bien que divisée et avec peu de chances de victoire selon plusieurs analyses, l’opposition gabonaise semble s’accorder sur une chose : Jean Ping, c’est du passé.
D’ailleurs, l’ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2016 semble l’avoir compris, il n’a assisté à aucune manifestation politique autre que celles de la CNR depuis le perron de son domicile. Même les médias proches de l’opposition semblent l’avoir abandonné. Ses activités ne font plus la une de certaines rédactions.
Les blogueurs qui lui étaient proches et animaient la toile ont tous tourné la page. Pourtant, à quelques mois de la présidentielle, aucun opposant ne sort du lot. Certains responsables de premier plan peinent à réunir une centaine de personnes pour une causerie politique quand Ping, à la même date, drainait déjà des foules.
Son avis compte-t-il encore dans les rangs d’une opposition résolument tournée vers les législatives ? Ou bien gardera-t-il le silence comme en 2018 lorsqu’il a appelé au boycott des législatives, laissant le champ libre aux partis de la majorité ? Une décision dont beaucoup se mordent encore les doigts.