En grève depuis plusieurs jours, les pêcheurs de la capitale économique du Gabon protestent et dénoncent les abus d’autorité subis au quotidien de la part des conservateurs et des écogardes. Un mouvement d’humeur dont les répercussions se font déjà ressentir, notamment par la pénurie du poisson constatée dans les marchés de Port-Gentil.
Réunis récemment en point de presse, les pêcheurs de la commune de Port-Gentil observent depuis le 15 mars dernier, une grève générale et illimitée pour dénoncer des exagérations qui entravent le bon fonctionnement de leur activité.
« Nous sommes fatigués d’être pris pour des moins que rien. Nous ne sommes pas les esclaves du conservateur et de ses acolytes. Lorsqu’ils nous croisent en mer ou dans les rivières, ils nous traquent, arrachent tout le poisson, ils se le partagent même devant nous, les filets de pêche et les moteurs sont confisqués, si on ne le brûle pas, sans compter les sévices qu’ils nous infligent. Comment peuvent-ils demander aux adultes comme nous, de se mettre à genoux, torse nu ou de se trémousser sur le sable », a indiqué le responsable d’une unité.
Une situation qui cause d’ores et déjà la rareté du poisson sur les étals des marchés de la ville tout comme au centre d’appui à la pêche artisanale. « Nous passons la journée à papoter entre nous en espérant que la situation se décantera rapidement pour le bien de tous », a lancé une commerçante.
Par ailleurs, les grévistes assurent avoir interpellé les autorités administratives locales dont le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, le maire de la commune de Port-Gentil et le préfet du département de Bendjé. « Le gouverneur a strictement interdit d’arracher le matériel des pêcheurs. Mais la situation va de mal en pis », a poursuivi le porte-parole du collectif.
Pour l’heure le collectif des grévistes veut qu’à travers ce mouvement de contestation des solutions soient trouvées.
Raïssa Moubecka
