PROFANATION DU MONUMENT DU CAPITAINE NTCHORERE : UNE HONTE NATIONALE

Dans la nuit du samedi 31 août au dimanche 1er septembre, le monument du capitaine NTCHORERE a été l’objet d’une profanation. Des tag politiques attribués au partisan de la coalition pour la nouvelle république ( CNR) de Jean Ping.

Une honte nationale.

« C’est une honte » « un acte d’une basse stupidité » pouvait-on lire sur certaines publications sur les réseaux sociaux. Après la découverte de plusieurs tag à caractère politique sur le monument dédié au capitaine NTCHORERE, un héros gabonais de la seconde guerre mondiale.

Ce monument de plâtre blanc est érigé en plein centre-ville de Libreville, à proximité de l’ambassade de France au Gabon. Il avait été remis à neuf par les autorités françaises lors de la commémoration des 60 ans de la fin de la seconde guerre mondiale. Un exemple de l’attitude recommandée en face d’un tel symbole.

Au delà d’un vulgaire tag, c’est la problématique de l’unité nationale qui est posé, et les valeurs de « vivre ensemble » qui sont mises à mal sur l’autel de revendications partisanes et subjectives. Mais aussi la conséquence d’un certain laxisme des autorités devant un nouveau mode de revendication politique qui prend de l’ampleur au Gabon. La diffamation, l’injure public et la manipulation de l’opinion ont été érigées en mode de communication politique depuis quelques années sans que leurs auteurs ne soient systématiquement punis par les sanctions prévues à cet effet.

Le message renvoyé ici est claire, il s’agit de la conséquence d’une déperdition des valeurs en constante progression, au Gabon. Si celle-ci peut être liée à un manque de civisme inée chez certains partisans politiques, c’est aussi la cause d’un discours politique sans cesse ancré dans la violence, la division et la fake news.

Difficile de croire que Ntchoréré disparu en 1940, soit 20 ans avant l’indépendance du Gabon, puisse être tenu pour responsable d’une quelconque revendication politique.

Qui était le capitaine Ntchorere dont un monument trône dans un village français ?

En Novembre 2014, la série documentaire « frère d’armes » sur France 3 dresse un magnifique portrait du soldat gabonais le plus connu au monde.

« En juin 1940, le capitaine Charles N’Tchoréré est envoyé en commandement sur le front de la Somme. Il est à la tête de la 5e compagnie du 1er bataillon du 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais (53e RICMS), aux ordres du commandant Seymour. Sa mission est de défendre la petite ville d’Airaines de l’avancée allemande. Le 7 juin au soir, la 5e compagnie ne compte plus que quinze hommes valides. La reddition est inévitable. Le capitaine N’Tchoréré sort en tête, drapeau blanc en mains. Les hommes du 25e régiment d’infanterie allemande séparent alors les Noirs des Blancs. Le capitaine N’Tchoréré refuse d’être considéré comme un Untermensch (un sous-homme) et fait valoir sa qualité d’officier français. Les Allemands l’exécutent sommairement d’une balle dans la tête à bout portant. Son corps aurait ensuite été broyé sous les chenilles d’un char.»

Un Héros gabonais mort pour la France, et ses valeurs de liberté, d’égalité et fraternité, qui ne méritait pas que son monument soit souillé par quelques délinquants cachés derrière des revendications politiques.

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