RAYMOND NDONG SIMA À JEAN EYEGHE NDONG : « NON, NOUS N’AVONS PAS TOUS VOLÉ »

En réponse à l’ancien Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, qui déclarait en novembre 2019 lors d’une causerie publique « Je sais que les gens volaient avant, mais on ne volait pas comme ça » devant une foule curieusement hilare, un autre ancien Premier ministre lui apporte une fin de non-recevoir qui a le mérite d’être claire.


Fin novembre, alors qu’il participe à une causerie politique dans le nord de Libreville, Jean Eyeghe Ndong, ancien Premier ministre, déclare: « Je sais que les gens volaient avant, mais on ne volait pas comme ça »

Avec une opinion publique, plus mature cette déclaration de Jean Eyeghe Ndong, lui aurait value quelques ennuis, au moins pour les questions d’éthiques qu’elle aurait du légitimement soulever. C’est plutôt une audience hilare qui a accueilli cet aveu surprenant.

Cependant Quelques médias dont votre serviteur s’étaient pourtant fait les relais d’une minorité d’observateurs surpris par cette légèreté de ce discours.

En proclamant « On ne volait pas comme ça »Jean Eyeghe Ndong souhaitait-il comparer les « modestes » détournements de fonds publics de l’époque où il était aux affaires, aux gigantesques scandales financiers récemment relevés par la presse, et qui valent à plusieurs cadres d’être détenus à la prison centrale du « Gros Bouquet » à Libreville ?  Ou alors reconnaissait-il implicitement avoir participé de manière « modeste » à la distraction de l’argent public destiné au développement du pays quand il fut ministre délégué, puis Premier ministre.

Dans tous les cas, Raymon Ndong Sima, son successeur à la primature a tenu à s’inscrire en faux de ces déclarations. «  NON, NOUS N’AVONS PAS TOUS VOLÉ » .Pour Raymond Ndong Sima, qui ne cite certes pas Jean Eyeghe Ndong, 

Dans notre pays, certains se sont approprié ces pratiques et le funeste aveu récent d’un illustre ainé a été, on ne peut plus désastreux, en laissant croire que voler en quelque sorte modérément faisait partie des pratiques normales auxquelles tous les hommes publics se sont adonnés dans le passé.



Un passage qui renvoie à une séquence de la déclaration de politique générale de l’actuel Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, qui déclarait qu’au Gabon, la corruption avait atteint des niveaux inacceptables. Une sémantique laissant supposer qu’il existerait un niveau « acceptable » de la corruption. 

Faute de contradicteurs, ou d’analyses politiques de références, les politiques gabonais semblent avoir pris l’habitude, de certaines déclarations qui suscitent questionnement et indignation dans l’opinion publique nationale et internationale.

La posture de Raymond Ndong Sima dont les prises de paroles sont toujours emprunte d’un grand sens républicain, a aussi le mérite d’apporter une certaine éthique dans un débat socio-politique qui en manque cruellement.

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