RECENSEMENT DES FONCTIONNAIRES : LE RAPPORT ENFIN REMIS À ALI BONGO ONDIMBA

Le 03 juin 2021, le Président de la République, Ali Bongo Ondimba a reçu en audience Madeleine Berre, la ministre de la Fonction Publique, qui lui a remis le très attendu rapport définitif de l’opération de recensement biométrique des agents de l’État.

Cet audit, le quatrième du genre après ceux de 2009, 2013, 2018 qui n’ont jamais fait l’objet d’une remise de rapport malgré le coûts engagés, devrait permettre de faire de la lumière sur les secrets les plus sombres des effectifs réels de la fonction publique gabonaise qui dépassent à ce jour, 120 000 agents publics. Soit près de 66 fonctionnaires pour 1000 habitants, quand au Cameroun, ils ne sont que 12 pour le même nombre d’habitants.

Au Gabon, les nombreux audits de la fonction publique ont révélé des curiosités qui devraient intéresser les juridictions pénales. Entre les fonctionnaires fantômes, les centaines d’agents publics dont les salaires étaient virés sur le même compte bancaire, des personnalités que l’on croyait rentières qui se retrouvent à émarger dans les fichiers de la solde, les agents décédés qui continuent de percevoir des salaires, la fonction publique gabonaise est devenue en moins de 20 ans, un « fourre tout », malgré les nombreuses décisions de gel des recrutements en 2009, 2017 voire 2020 qui n’ont jamais été respectées par les tenants de l’administration publique gabonaise.

Si pour la présidence de la République ce rapport « va permettre de bâtir une véritable politique des ressources humaines au Gabon et surtout, aboutir à une meilleure maîtrise du recrutement au niveau de la fonction publique. », il doit aussi mettre fin à toute la mafia de la fonction publique gabonaise. Une mafia qui paupérise l’État et épuise les finances publiques quand on sait que le nombre de « fonctionnaires fantômes » est égal sinon supérieur à celui des agents réellement en poste. Une mafia dans laquelle, les noms de certaines personnalités proches du pouvoir sont régulièrement cités.

La ministre Madeleine Berre qui remet ce rapport au chef de l’État devrait d’ailleurs se plier à un exercice de vérité publique, soit devant l’opinion soit devant les membres du parlement qui devraient la contraindre. Qui sont les fonctionnaires fantômes ? Combien sont-ils ? Quel est le coût pour la dépense publique ? Quelles sont les mesures et les sanctions qui ont été prises pour mettre fin à ce phénomène ?

La remise de ce rapport ne doit pas dédouaner la ministre de la Fonction Publique de ses missions. L’opinion publique est à l’écoute.

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