Réforme du code électoral : l’opposition prise en flagrant délit de mensonge ?

Objet d’indignation ce vendredi 14 juillet sur l’esplanade du Sénat, les modifications mineures intervenues dans le processus électoral avaient été demandées par les leaders de l’opposition eux-mêmes, si l’on en croit le mémorandum de mai 2022 signé par plusieurs leaders politiques, dont les anciens ministres Alexandre Barro Chambrier et Paulette Missambo.

Dans ce « plaidoyer des partis politiques de l’opposition pour une réforme du système électoral national », les principaux leaders de l’opposition invitent le gouvernement à engager un certain nombre de réformes dans le but de créer les conditions d’une compétition électorale équitable.

Selon les signataires du mémorandum, cette équité passe par plusieurs points de réforme, dont la « suppression de l’enveloppe accolée », qui fait actuellement l’objet d’un vif débat au sein de l’opposition, obligeant le Centre Gabonais des Élections à apporter quelques clarifications. Lors d’une conférence de presse le 17 juillet 2023, le CGE a rappelé sa compétence sur le processus électoral avant d’indiquer que ces modifications ne sont que la prise en compte des demandes des acteurs politiques de l’opposition.

La séquence du 14 juillet au Sénat était-elle un exercice de mauvaise foi grandeur nature ? Les responsables politiques présents ont-ils oublié l’existence de ce mémorandum signé de leurs propres mains ? Les appels à peine voilés au soulèvement interrogent les observateurs quant à la responsabilité de chacun.

Ce mémorandum existe, il est signé par les responsables politiques qui demandent des modifications du processus électoral auprès du CGE, qui en a toute la compétence. Il convient de rappeler que le CGE est composé en parité de membres de l’opposition et de la majorité, et qu’il s’agit d’une institution qu’on ne saurait accuser de partialité.

Il est possible que certains responsables aient oublié son existence et que les échanges discourtois, les appels à la violence entendus sur le parking de la « maison du peuple », doivent être relégués aux poubelles de l’histoire.

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