Ces dernières années, le Gabon a décidé de donner un second souffle au secteur minier. En 2019, il a adopté un nouveau code minier qui renforce la part de l’État dans le secteur. Ce nouveau code, qui met l’accent sur les contrats de partage de production (CPP), est taillé pour générer plus de 3 000 milliards de F CFA (4,5 milliards d’euros) d’investissements.
Le Gabon s’est employé entre temps à ouvrir plusieurs mines et à relancer la mise en valeur d’autres. D’ici un à deux ans, le projet Kroussou, une mine de zinc et de plomb qui s’étend sur 986,5 km2 dans la province de Ngounié, va démarrer. La mine de fer Minlingui, vers Tchibanga (sud), est activement exploitée depuis 2018. Le Gabon lorgne également sur l’exploitation du diamant dans la zone de Makongonio, dans la Ngounié, où exercent en ce moment plusieurs des diamineurs. La mine d’or d’Etéké, près de Mouila, qui pourrait générer 1,5 tonne d’or par an devrait être exploitée bientôt.
En 2018, le Gabon a interdit l’orpaillage clandestin qui provoquait l’exportation illégale de 4 tonnes d’or chaque année pour confier les portions exploitées illégalement à des sociétés ayant signé des contrats de partage de production (CPP) avec l’État gabonais. La zone de Ndjolé, qui regorge d’or a ainsi été donnée à des entreprises signataires de CPP. L’Etat prend également actuellement des dispositions, pour redorer le blason du site de Maboumine, qui regorge plusieurs métaux dont du tantale, des phosphates, du niobium. Au niveau des exportations de manganèse, le Gabon brigue la première place mondiale. Il joue son va-tout sur trois tableaux, à Moanda, et à son extension vers Okouma, à Franceville et à Ndjolé, pour atteindre plus de 7 millions de tonnes par an en 2023.
Grâce aux entreprises traditionnelles du secteur minier comme la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du français Eramet, présente depuis près de 60 ans au Gabon, aux récentes comme l’indien Nouvelle Gabon Mining (NoGA Mining), filiale de Coalsale Group, la chinoise Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (CICMHZ), la sud-africaine Havilah Consolidated Resource, la marocaine Managem, la chinoise Jilin Mining Resources (JMR), Alpha Centauri Mining (ACM), à capitaux londoniens et émiratis, et aux nouvelles comme Apollo Minerals et Trek Metals présentes au Gabon depuis mai 2020, le Gabon a mis les bouchées pour dynamiser son secteur minier.
Pamphil EBO
