Interrogé à la sortie de la première journée du procès opposant l’État Gabonais à Ike Ngouoni sur les faits supposés de détournements de fonds, l’avocat de l’État est revenu sur la stratégie de la défense des mis en cause de l’opération scorpion. Une stratégie qui semble consister exclusivement à « divertir tout le monde »
Répondant à un confrère sur l’exception à la constitution soulevé par un des avocats de la défense, l’avocat de l’Agence judiciaire de l’état (AJE) qui s’est constitué partie civile est revenu sur les gesticulations de ses confrères. Pour celui-ci, la question sur l’origine des fonds supposés détournés est « sans intérêt » Par ce que rappelle-t-il, « l’article 141 réprime le détournement de fonds public comme privé ». L’avocat de l’AJE est aussi sur les agissements de certains de ses confères, les accusant de « chercher à divertir tout le monde » depuis le début de la session criminelle spéciale et à « détourner la finalité qui est les détournements qui ont été constaté ».
« C’est bien beau de venir nous dire que cet argent provient de fonds privés si on n’en administre pas la preuve, le droit se nourrit de preuves » a-t-il conclu.
Ces derniers jours les avocats de la défense dont certains sont des adversaires politiques de ces mêmes prévenus, ont transformé les audiences de la Cour criminelle spéciale en une espèce du « Tribunal du rire » soulevant parfois des applaudissements dans la salle, notamment quand un des prévenus aujourd’hui condamné à 12 ans de prison, s’est lancé dans un énoncé des noms de prétendus bénéficiaires de ses détournements de fonds. Le tout sans en apporter la moindre preuve.
Une stratégie du buzz déjà utilisé par la même défense pour le même client en janvier 2020. Dans une certaine presse favorable à ses thèses, l’Avocat de Patrichi Tanasa, ancien ADG De Gabon Oil Company avait affirmé que son client avait été « violé par trois hommes cagoulés ». « Après lui avoir demandé de se déshabiller intégralement, ils l’ont ligoté mains derrière le dos. Ils lui ont demandé de se coucher à plat ventre, les jambes écartées. Saisi à chacune des jambes par un agent, il recevait des coups dans les testicules, administrés par le 3e agent à l’aide d’une épaisse corde nouée à son extrémité ». Une scène de torture identique à la virgule près à celle que l’on peut retrouver dans un film, notamment Casino Royale (James Bond) avec Daniel Graig.
Reprise dans les réseaux sociaux, ces accusations de viol sur Patrichi Tanasa, lui avaient valu des moqueries.
Pour certains observateurs, les avocats de la défense, payés dans tous les cas se fichent du caractère infructueux de leurs stratégies. Ces observateurs considèrent comme inapproprié le fait que la grande majorité des mis en cause de l’opération scorpion aient le même avocat.
« Vous savez, ce sont les gangs et les mafias qui ont besoin d’avoir le même avocat ». Rapporte notre source. Avant de poursuivre : « Dans, une situation normale où vous, vous voulez laver votre honneur, vous ne pouvez pas laisser votre destin entre les mains de quelqu’un qui croit que la justice se fait à coup de live Facebook dans les journaux de ses amis. Celui qui est condamné à 12 ans va les purger, malgré les articles de presse, les sorties des activistes payés, il va les purger et ferait mieux d’économiser son argent, même s’il semble qu’il soit très riche »
Sous couvert de l’anonymat un proche, affirme qu’une « défense plus compétente et plus professionnelle » aurait permis l’acquittement de l’ancien ADG de GOC.
