Lors d’une émission chez nos confrères de Life TV en Côte d’Ivoire, interviewée par le rappeur Suspect 95, une jeune gabonaise, Gretta, membre du groupe « Tabouret gang » a répondu sans pincettes à la question qui était de savoir quels étaient les avantages pour une femme dans l’entrepreunariat? : « Quand tu arrives dans une banque, et que le Directeur te courtise, c’est un avantage du métier ».
À l’heure où l’émancipation de la femme n’est plus un simple slogan, où bon nombre de femmes occupent de plus en plus de places importantes dans la société, et ne souhaitent plus qu’on associe leur réussite à leur corps mais à leurs compétences, cette sortie venant d’une femme semble faire tâche.
Pourtant si on analyse cette réponse en profondeur, en mettant de côté les émotions, nous nous sentons indéniablement interpellés par ce véritable fait de société.
Dans notre société, la réussite d’une femme semble souvent liée à ses atouts physiques. Une manière de penser qui sous- entend que les femmes n’ont pas les mêmes compétences professionnelles que les hommes, pour occuper un poste élevé ou pour réussir dans les affaires. Ces idées reçues, sont malheureusement acceptées par certaines femmes, qui ont fini par se convaincre que l’intelligence logée à l’intérieur de leur matière grise ne suffise pas à se faire une place dans la société.
Dans notre pays, un jour ne passe sans qu’une femme ne se fasse harceler sexuellement pour espérer garder un emploi, signer un CDD, ou encore obtenir un marché pour une femme entrepreneure, il faut se donner à cet homme qui a le pouvoir de changer leur vie. Certaines arrivent à repousser ces offres, mais d’autres n’y arrivent pas. Car elles ont fini par croire que leur corps est une monnaie d’échange.
Pourtant, des recours légaux existent pour les victimes de harcèlement sexuel ou moral avec des peines encourues, selon le cas, d’un emprisonnement de 3 à 6 mois et d’une amende de 24.000 à 500.000 francs.
Pour inverser la tendance, des efforts supplémentaires doivent être faits dans la promulgation de lois visant à punir les auteurs de harcèlement sexuel mais aussi par une sensibilisation accrue des femmes afin qu’elles ne s’adonnent plus aux chantages sexuels ou aux « promotions canapé ». Parce que oui, il est possible pour une femme de réussir et ce, avec sa tête !
Jessica-Paule N
