SOCIÉTÉ : UN JEUNE COUPLE GABONAIS AU CENTRE D’UN VIF DÉBAT EN COTE D’IVOIRE

Tout est parti de la publication par l’influenceur Apoutchou, des photographies d’un jeune couple gabonais, dont la jeune femme, une lycéenne arbore fièrement une grossesse et sur la seconde photo o reconnait le couple, avec un bébé entre les mains.  Pour une partie de l’opinion publique ivoirienne, ces jeunes gens sont à féliciter, notamment le père, pour avoir assumé la grossesse.

« Svp toutes personnes connaissant ce jeune couple est prié de me contacter, je veux faire un petit geste de 200 000 f au nouveau-né. Ce jeune garçon est à féliciter malgré son jeune âge, il a pris ses responsabilités de père » a écrit Apoutchou sur sa page Facebook. La publication qui a recueilli près de 60 réactions est à l’origine d’un grand débat sur les réseaux sociaux Abidjanais.

 

Les débatteurs, semblant ignorer l’origine des jeunes gens sont scindés en deux camps. Le premier, celui d’Apoutchou, considère que ce jeune a fait preuve de responsabilité quand le second camp se désolé que des « années de sensibilisation, des efforts de nos dirigeants et des acteurs sociaux engagés dans la lutte contre les grossesses en milieu scolaire. Tout cela foulé au pied par la doxa de la toile juste parce que  » le jeune a assumé la responsabilité ».

Pour ce dernier camp : « A cet âge, on poursuit les études ». En effet, les résultats de plusieurs études ont montré que les grossesses précoces étaient à l’origine d’un taux important de déperdition scolaire chez les jeunes filles. Selon la direction générale des statistiques du Gabon (DGSG), « Sur enquêtées, 81% ont eu leur première grossesse avant l’âge de 20 ans dont 29% avant 15 ans. Parmi elles, 69% n’ont pas encore franchi à 19 ans le seuil du premier cycle secondaire. »

Toujours selon la DGSG, les circonstances de la survenue de ces grossesses tiennent au manque d’information en santé sexuelle et reproductive et à la faible utilisation des méthodes contraceptives (42%); à la faiblesse de l’encadrement familiale (28% vivent avec leurs deux parents et 24% vivaient en couple au moment de la première grossesse.); à l’influence de l’environnement scolaire et des NTIC qui engendrent la mauvaise compagnie (37%) et aux relations sexuelles par compensation (30%) dans un contexte de pauvreté généralisée (88% d’élèves-filles vivent dans les quartiers populaires.).

 


Le couple est toujours recherché à Abidjan pour percevoir ses 200.000 FCFA.

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