SOGARA: le FMI ne cherche pas forcément la liquidation ( Analyse)

Au regard de l’actualité qui a suivi la visite du chef de mission d’une délégation du Fonds monétaire international, Boileau Yeyinou Loko, certains ont indiqué que le FMI a suggéré la liquidation de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA). La liquidation n’est pourtant pas un préalable utilisé par le FMI.

Le FMI met ses ressources à la disposition d’un pays membre, à sa demande, dans le cadre d’un «accord» de prêt, qui, selon l’instrument utilisé, peut stipuler des politiques et mesures économiques que le pays en question convient d’appliquer pour résoudre son problème de balance des paiements.
Le programme de politique économique qui sous-tend un accord est formulé par le pays en consultation avec l’institution. Une fois l’accord approuvé, les ressources du FMI sont habituellement mises à la disposition du pays par tranches successives.
Certains accords permettent aux pays dont les résultats sont solides d’avoir immédiatement accès aux ressources financières du FMI en un seul décaissement, sans qu’ils soient tenus aux politiques préalablement convenues.

Au regard de ce qui précède, si le chef de la mission du FMI à Libreville, Boileau Yeyinou Loko, a déclaré que ‘’Je crois que le Gabon a fait des progrès importants. Je dois féliciter les autorités pour les efforts importants qui ont été réalisés en matière de réduction des dépenses de l’Etat’’, cela veut dire que ‘’le FMI va mettre ses ressources à la disposition du Gabon par tranches successives au fur et à mesure de l’exécution du programme’’.
Boileau Yeyinou Loko a également souligné que ‘’Ce que l’on peut retenir, c’est que l’économie gabonaise se porte bien et beaucoup de progrès ont été réalisés’’. Cela veut dire que le Gabon n’est pas très loin de ‘’bénéficier des ressources financières du FMI en un seul décaissement’’.
Dire que le FMI suggère la liquidation de la SOGARA alors que les conclusions de Boileau Yeyinou Loko, présentent une situation économique qui doit inciter l’institution de Bretons Woods à vite décaisser la tranche suivante surprend.

Hors dans son procédé habituel, Le Fonds Monétaire International commence par demander des privatisations étant donné qu’on ne liquide pas une entreprise parapublique en un claquement de doigts. Pour liquider une entreprise il y a bon nombre de préalables à respecter.
En fait le FMI conditionne ses prêts, accordés sous formes de Facilité élargie de crédits (FEC), à la mise en place des mesures d’austérité budgétaires principalement tournées vers la masse salariale, notamment avec les pays africains. Il s’agit de la suppression des primes et des indemnités que perçoivent les fonctionnaires ainsi que la réduction de leurs missions et voyages à l’étranger. Il y a aussi la suppression des bourses aux élèves et aux étudiants.
En décembre 2018, la presse gabonaise disait que le FMI avait suggéré la liquidation de trois banques en difficulté, la Postbank, le Banque gabonaise de développement (BGD) et la Banque de l’habitat du Gabon (BHG).
Maintenant il n’est plus question des banques, mais des entreprises exerçant dans le secteur du pétrole.
Ces informations sans fondement distillées dans l’opinion sur les liquidations de la SOGARA sont conçues pour semer la peur et le désespoir dans la population et créer un manque de confiance envers les autorités. Il s’agit de faire croire que les autorités du pays sont des incapables.


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