LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Le membre de l’opposition politique gabonais, Bertrand Zibi Abeghe, aurait été victime de mauvais traitements en détention après la découverte d’un téléphone portable dans sa cellule de la prison centrale de Libreville, dit le rapport Amnesty international publié mardi.
Bertrand Zibi Abeghe, député du deuxième siège du département du Haut-Ntem, avait annoncé son départ du parti au pouvoir (parti démocratique gabonais), le 23 juillet 2016 à Bolossoville, en présence d’Ali Bongo à qui il s’adressait dans le cadre d’une tournée républicaine.
Bertrand Zibi avait démissionné du parti d’Ali Bongo pour entrer en opposition. Il a été arrêté lors des violences postélectorales qui ont ébranlé le Gabon après la victoire d’Ali Bongo.
Dans un rapport publié ce 30 Janvier, Amnesty international affirme qu’«il a depuis été transféré dans un bloc cellulaire connu pour être surpeuplé et où les prisonniers sont détenus dans l’obscurité sans accès au soleil».
Le rapport dit également que «Bertrand Zibi Abeghe, un membre de la Coalition pour la Nouvelle République, aurait été passé à tabac par des gardiens de prison le 15 janvier après avoir trouvé un téléphone portable dans sa cellule.
Ses avocats qui lui ont rendu visite le 17 janvier ont rapporté que son nez était blessé et qu’il avait des ecchymoses sur le dos et la plante des pieds après le passage à tabac.
En guise de punition supplémentaire, Bertrand a été transféré dans un autre bloc de cellules appelé «CB» à la prison centrale de Libreville. Ce bloc cellulaire est connu pour le surpeuplement et les prisonniers sont détenus dans l’obscurité toute la journée, tous les jours. Bertrand a été arrêté le 31 août 2016 à la suite de protestations contre ce que l’opposition a qualifié de résultats électoraux frauduleux.
Il a été emmené à la Direction générale des recherches et interrogé sur sa prétendue «possession illégale d’armes à feu», entre autres choses.
Il y a été détenu pendant deux semaines et inculpé de «crime contre la paix publique», «association criminelle», «participation à des actes pouvant créer des troubles publics», «manifestations contre l’autorité de l’État», «participation à des actes de violence».
«Assistance à une personne en danger» et «possession illégale d’armes à feu» et transféré à la prison centrale de Libreville.
Les avocats de Bertrand ont plaidé en cour qu’il n’y a aucune preuve substantielle pour soutenir les accusations portées contre lui.
Trois demandes de libération sous caution séparées pour Bertrand ont été rejetées par la Haute Cour de Libreville.
Bien que le procureur ait permis à Bertrand d’être vu par un médecin privé le 29 janvier, on craint de plus en plus qu’il subisse d’autres mauvais traitements, car ce n’est pas la première fois qu’il est accusé d’avoir été battu en prison.
En novembre 2016, sa famille a rapporté que le visage et les pieds de Bertrand étaient enflés et ils pensaient qu’il avait été battu pendant sa détention.
Pendant les deux premiers mois de sa détention, Bertrand s’est vu refuser l’accès à sa famille. Il a de nouveau été privé de visites familiales à partir du 2 janvier 2018, après qu’un militant des droits humains, Marc Ona, ait posté un message Facebook au nom de Bertrand qu’il avait visité en prison avec le partenaire de Bertrand.
Le président de la Haute Cour de Libreville a rétabli les visites familiales de Bertrand le 29 janvier ».