Trop d’instabilité dans le gouvernement selon Bilie-By-Nze

A l’occasion d’une interview qu’il accordait à la station de radio Street 103, le ministre en charge des Sports aura eu une phrase forte « on ne peut pas faire de bonne politique en changeant les ministres tous les six mois ». Celui qui a passé de nombreuses années à la tête du ministère en charge de la communication présentait cette instabilité comme une des raisons importantes des échecs de certains politiques, remettant ainsi en cause la politique adoptée par les plus hautes autorités.

Selon Alain-Claude Bilie-By-Nze, la modification trop fréquente des portefeuilles attribués aux différents ministres joue un rôle majeur dans la difficulté à mettre en place des politiques efficaces. L’instabilité du gouvernement encouragerait ainsi les mouvements de séditions administratives, les membres desdits ministères ne craignant pas leur ministre car confortés par l’idée que celui-ci ne sera conservé à son poste que peu de temps. Le ministre entrant se retrouve alors dans un rapport de force avec ses administrés qui n’est pas forcément en sa faveur et qui rend difficile la mise en place de réformes en profondeur.

L’autre point abordé pour expliquer son propos est que l’arrivée en cours d’année d’un ministre à la tête d’un nouveau portefeuille ne lui donne que très peu de marge de manoeuvre et qu’il est difficile « d’assurer une continuité ». En effet, le nouvel arrivant doit composer avec une politique héritée d’un autre, avec un budget qu’il n’a pas mis en place et qui est déjà en partie exécuté lors de son arrivée.

A l’instar d’autres pays où les ministres restent les mêmes pendant plusieurs années, il semblerait que le Ministre en charge des Sports et de la Culture, souhaite voir le même système adopté au Gabon afin de permettre à ces hautes personnalités publiques de pouvoir obtenir de meilleurs résultats. Les membres du gouvernement serait alors à la base de chacune des politiques qu’il déploie et réellement aux commandes en décidant des choix stratégiques et de l’arbitrage financier sur certains dossiers épineux. L’évaluation pourrait alors se faire sur des actions décidées par le ministre entrant et dont lui aurait la seule responsabilité.

Même s’il a avoué qu’un homme d’état ne devrait pas tenir ce genre de discours , Alain-Claude Bilie By Nze a jeté un véritable pavé dans la marre en s’attaquant directement aux choix faits par les plus hautes autorités du pays. Réputé fin communicant, certains considèrent cette sortie du ministre comme une adresse directe à l’endroit de certains hauts décideurs. Tandis que d’autres y voient une énième justification quant à l’absence de résultats probants dans certains domaines et un dédouanement face à certains dossiers épineux comme celui du sélectionneur des Panthères du Gabon.