5G : HUAWEI BANNIT D’EUROPE

L’équipementier des télécommunications chinois Huawei est persona non grata en Europe. Il sera exclu des réseaux télécoms du Royaume-Uni en 2027, et de la France.

La 5G est le sigle de la cinquième génération des standards en matière de réseau mobile. Elle promet notamment des débits de téléchargements jusqu’à 10 fois plus élevés que ceux de la 4G et un temps de latence divisé par 10. Elle permettra aussi d’augmenter le nombre de connexions simultanées par surface couverte.

Après plusieurs mois de tergiversations, Londres a annoncé le 14 juillet 2020, qu’il allait nettoyer son réseau 5G de tout équipement produit par Huawei. Dans un premier temps, les opérateurs britanniques se verront interdire tout achat de nouveau matériel chinois à partir du 1er janvier 2021. Puis, les équipements existants devront être retirés d’ici à 2027. La décision a été prise lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC). « Le meilleur moyen de sécuriser notre réseau est que les opérateurs cessent d’utiliser les équipements Huawei », a déclaré à la chambre des Communes le ministre chargé de la Culture et du Numérique, Oliver Dowden.

Huawei a regretté la « politisation » du dossier et d’être exclu du marché britannique « à cause de la politique commerciale américaine et non pour des raisons de sécurité ». Après le Royaume-Uni, la France organise à son tour la sortie progressive de Huawei du marché de la 5G. Selon des informations de l’agence Reuters confirmées par « Les Echos », les opérateurs télécoms ne pourront pas renouveler les autorisations temporaires de trois à huit ans qu’ils ont reçues ces derniers jours de la part de l’Anssi, l’agence gouvernementale chargée de la sécurité des systèmes d’information. Une fois ces autorisations expirées, les opérateurs devront donc nécessairement abandonner Huawei. Depuis une nouvelle loi entrée en vigueur en 2019, les opérateurs télécoms qui veulent utiliser du matériel 5G de Huawei, Nokia ou Ericsson doivent d’abord demander le feu vert de l’Anssi.

La Chine pourrait exercer des représailles contre les fabricants Nokia et Ericsson si l’Union européenne empêche Huawei d’accéder au marché de la 5G, a rapporté le Wall Street Journal il y a quelques jours. Beaucoup d’observateur voient le résultat d’un intense lobbying exercé par les Etats-Unis, dont tous les alliés ont adopté cette ligne dure, à l’exception de l’Allemagne qui se laisse encore jusqu’au mois de septembre avant de prendre une décision. Washington estime que travailler avec Huawei, proche des intérêts de Pékin, fait peser des risques d’espionnage, voire de sabotage, sur les infrastructures connectées de demain en cas de tensions avec l’empire du Milieu.

Maxime OWONO

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