Non-paiement des bourses : des étudiants gabonais au Brésil menacés d’expulsion et de poursuites judiciaires

Depuis cinq mois, les étudiants gabonais boursiers de la coopération PEC-G au Brésil vivent une situation critique en raison du non-paiement de leurs allocations par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Selon le témoignage d’un étudiant ayant requis l’anonymat, environ 110 jeunes Gabonais se retrouvent en difficulté, sans ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le paiement de leur loyer.

Des promesses sans lendemain

« Ça fait plusieurs mois déjà que nous sommes dépourvus de nos bourses. Et malgré nos multiples tentatives pour obtenir des solutions, que ce soit auprès de l’ANBG ou de l’ambassade du Gabon au Brésil, nous ne recevons que des promesses vaines, des promesses sans fondement », dénonce l’étudiant. Il affirme que les mails envoyés aux autorités restent souvent sans réponse, ou que les réponses obtenues sont incohérentes.

Face à l’inaction des autorités gabonaises, certains parents ont tenté d’intervenir directement, espérant faire pression sur l’ANBG. Mais là encore, ils se heurtent à des réponses dilatoires. « Ils mentent aux parents en affirmant que le paiement est prévu pour la semaine suivante ou qu’il a déjà commencé, alors que rien ne bouge », regrette-t-il.

Des conséquences dramatiques pour les étudiants

Les étudiants boursiers de la coopération PEC-G ne bénéficient pas d’un financement direct de l’État gabonais pour leurs études, qui se déroulent majoritairement dans des universités publiques brésiliennes. Leur bourse constitue leur seule source de revenus pour assurer leurs besoins quotidiens, y compris le paiement de leur logement.

Avec des retards de paiement pouvant aller jusqu’à six mois, de nombreux étudiants se retrouvent dans des situations financières précaires. « Au Brésil, une fois la date du paiement du loyer passée, des taxes de retard allant de 10 % à 20 % sont appliquées selon l’État de résidence. Certains étudiants sont donc contraints de contracter des prêts bancaires pour s’acquitter de leur loyer, sous la menace de poursuites judiciaires de la part des bailleurs », explique l’étudiant.

Selon les informations recueillies, plusieurs étudiants gabonais auraient déjà été assignés en justice pour des loyers impayés, une situation alarmante qui met en péril leur séjour et leur avenir académique.

Une mobilisation croissante des parents

Depuis le 6 février, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des parents d’étudiants gabonais exprimant leur indignation face à cette situation. Ils interpellent les autorités gabonaises afin que des solutions concrètes soient apportées dans les plus brefs délais.

Les étudiants gabonais au Brésil, de plus en plus exaspérés par l’absence de mesures concrètes, appellent à une réaction rapide de l’ANBG et du gouvernement gabonais. En attendant, ils continuent de vivre dans une incertitude pesante, avec l’espoir que leurs doléances soient enfin prises en compte.