Affaire Lionel Rokewa : le témoignage choquant de Steve Nguema, sur la mort de son ami tué par les militaires

Steve Nguema, présumé disparu après le décès tragique de son ami Lionel Rokewa, âgé de 25 ans, livre un témoignage glaçant sur les circonstances du décès de ce dernier, survenu dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 décembre dernier.

Steve Nguema, actuellement détenu pour des enquêtes préliminaires à la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (B2), affirme avoir été témoin de l’incident qui a entraîné la mort de Lionel Rokewa. Selon lui, les deux amis ont été pris à partie par des militaires alors qu’ils sortaient d’un bistrot dans un quartier huppé.

« Il y avait un peu d’obscurité ce jour-là, mais ce sont deux militaires qui ont arrêté la gérante. Lionel m’a dit allons-y voir un peu, mais moi j’ai dit que ce sont des militaires là-bas. J’ai insisté pour rentrer, mais en vain », relate Steve Nguema.

Une poursuite effrénée s’ensuit, et les deux amis subissent une violente bastonnade de la part des forces de l’ordre. Lionel Rokewa, déjà en mauvaise posture dans la fourgonnette où il a été jeté, succombe avant d’atteindre la base de Marine de Port-Gentil.

« Nous sommes arrivés au B2, ils m’ont fait descendre en me demandant de soulever le corps. Mais mon ami était dedans, je ne sentais plus qu’il respirait. Toute cette journée, ils m’ont menacé parce que j’ai dit qu’ils vont tomber lorsque j’irai voir le Procureur », précise-t-il.

Steve Nguema, actuellement détenu, demande justice pour la mémoire de son ami décédé avant l’heure du couvre-feu. Il affirme avoir été menacé et frappé sauvagement pendant sa détention.

La dépouille de Lionel Rokewa a été retrouvée aux environs de 13 heures le lundi, abandonnée près de la morgue de Casepga. La version des faits de Steve Nguema, largement partagée sur les réseaux sociaux, condamne les militaires impliqués, actuellement dans l’ombre. Une enquête est en cours au Parquet de Port-Gentil, et les juges entendent faire appliquer la loi. C’est le deuxième meurtre commis par des hommes de rang enregistré par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en un semestre.

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