LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- En assemblée générale ce mercredi à Libreville, Dynamique Unitaire a menacé d’entrer en grève générale si le gouvernement gabonais met à exécution la mesure de la baisse des salaires des fonctionnaires payés au dessus de 650 mille francs CFA dès la fin du mois en cours. L eregroupement des syndicats juge la mesure »antisociale ».
«A l’action, nous répondrons par la réaction. Nous ferons tout ce qu’il faudra pour mettre hors d’état de nuire ces mesures et peut-être, pourquoi pas ceux qui sont à l’origine de ces mesures », a signifié Jean Rémy Yama, le président de dynamique unitaire.
Depuis l’annonce des mesures d’austérité les syndicats sont remontés contre le gouvernement. L’AG de ce mercredi visait à interpeller tous les syndicats membre de dynamique unitaire, suite aux mesures d’austérité égrenées le lundi 25 juin 2018 par le Porte-parole de la Présidence de la République, au nom d’un assainissement des finances publiques. Des mesures qualifiées ‘’antisociales et qui portent gravement atteinte aux droits des travailleurs, à leurs vies et à celles de leurs familles’’, selon Marcel Libama, un membre de la coalition syndicale.
Tous les intervenants indique qu’elles sont de nature à précariser les agents de l’Etat qui, pour Jean Rémy Yama ‘’souffrent déjà de la hausse des taxes sur le gaz, le carburant à la pompe, l’électricité, etc.’’
Tout en rappelant que le Gabon a engrangé plus d’argent depuis l’ère Ali Bongo qu’au temps de son père, il explique surtout que la mesure de la baisse des salaires ne repose sur aucun texte juridique. Elle serait donc illégale.
«On ne peut pas toucher le salaire d’un agent public sans modifier la loi, sans textes réglementaires. Ca c’est sur la forme. Maintenant sur la forme, nous les travailleurs nous refusons de payer pour la mauvaise gouvernance de ce pays dont on connait les responsables. Puisqu’on a démontré qu’entre 2009 et 2015, le Gabon a eut plus d’argent par les revenus pétroliers que, entre 1973 et 2009. Et que, pendant la même période, nous avons multiplié par trois voir par quatre notre endettement. Ca veut dire que le Gabon avait beaucoup d’argent. Et, qu’est-ce qu’on a fait, on s’est plutôt lancé dans le loisir, le loisir et le loisir», dit-il.
En conférence de presse la semaine dernière, Jean Fidèle Otandault, le ministre du Budget avait déclaré que l’opposition des syndicalistes à l’application de mesures prises est une ‘’rigolade’’. Il affirmait que le gouvernement prendra toutes ses responsabilités.
«Ce ne sont pas les syndicalistes qui gouvernent, même si certains sont dans les partis politiques. Le rôle d’un gouvernement c’est de prendre les décisions. Et nous assumons les décisions. Je viens de vous présenter la situation de nos ressources, nous avons augmenté par trois par quatre, la masse salariale sur les vingt dernières. Et vous me parlez des syndicalistes qui disent qu’ils ne vont pas accepter quoi, c’est de la blague», avait-il lancé.
Mais pour Marcel Libama, ‘’le chien qui aboie et ne mort jamais ne fait peur à personne’’.
« Dynamique Unitaire est passé ce jour à l’offensive. Les premières frappes aériennes ont été lancées ce jour en direction des géniteurs des mesures d’austérité avant les troupes au sol. Les agents publics sont venus massivement exprimer leur refus de payer l’addition de la mal-gouvernance», précise-t-il.
Va-t-on vers des jours troubles au Gabon ? En tous cas, le gouvernement a déjà annoncé la mise sous bon de caisse de l’ensemble des fonctionnaires dès la fin du mois de juillet 2018. De l’autre côté, les centrales syndicales ont engagées un rapport de force.
A suivre…