Au Gabon, Perenco veut faire oublier son passé de pollueur

Poursuivie par des ONG depuis 2021, mise en examen pour pollution mais protégée par le régime déchu, la société pétrolière francisée tente péniblement de faire oublier son passé très récent de pollueur.

Fébrile depuis l’arrivée de la junte au pouvoir qui tente selon la Lettre du Continent, de faire la lumière sur des transactions financières entre Perenco et Sylvia Bongo, l’épouse de l’ancien président Ali Bongo, Perenco s’est lancé dans une opération de séduction pour vanter une prétendue RSE et une prise de conscience sur l’impact de ses activités.

Ni les poursuites en justice des ONG ni les audits commandités en 2020 par le gouvernement sur les équipements de Perenco n’ont prospéré. Fort de sa relation privilégiée avec le premier cercle d’Ali Bongo, Perenco a toujours profité du laxisme de la justice aux ordres et des fonctionnaires du ministère du pétrole pieds et poings liés.

En présentant à une presse triée sur le volet un petit projet de pisciculture qu’il n’aurait pas été utile de mettre en place si les écosystèmes fluviaux n’avaient pas été pollués, et le bâtiment flambant neuf d’un centre médical, Perenco tente maladroitement de distraire l’opinion publique. Car il est risible qu’au niveau de Perenco la RSE se limite à quelques bassins de pisciculture.

Selon le site disclose, le groupe Perenco est responsable d’au moins dix-sept pollutions dans le pays entre mars 2019 et mai 2023. À chaque fois, des mangroves, des zones forestières ou encore les fonds marins situés au large des côtes gabonaises ont été touchés.

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