Charte de la transition: violation flagrante de l’article 39 par la junte au pouvoir

Le président de la Commission de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), Nestor Mbou, a remis jeudi un lot de formulaires au président de la Transition, en vue des déclarations de biens des principaux dirigeants de la transition. Cependant, la lenteur du processus et la sélectivité des déclarations soulèvent des questions sur la volonté réelle de lutter contre la corruption au sommet de l’État.

La remise de ces formulaires intervient près de deux mois après la prise de fonction des principaux dirigeants de la Transition, malgré l’obligation clairement stipulée dans l’article 39 de la Charte de la Transition. Selon cette charte, la déclaration de fortune doit être effectuée dans un délai de quarante-huit (48) heures après la cérémonie d’investiture. Cependant, il semble que cette échéance n’ait pas été respectée, soulevant des inquiétudes quant à la transparence et à la responsabilité des dirigeants.

La sélectivité des déclarations est également mise en lumière. La Charte de la Transition impose la déclaration des biens du Président et du Vice-président de la Transition, ainsi que de tous les membres des organes de la Transition. Cependant, elle ne contraint pas le président de la Transition à faire sa propre déclaration de fortune. Cette omission crée un vide potentiel dans la lutte contre la corruption, laissant place à des interprétations sur la volonté réelle de promouvoir la transparence à tous les niveaux.

Malgré la déclaration du Président de la Transition faisant de la lutte contre la corruption un axe majeur de son magistère, des préoccupations persistent quant à la mise en œuvre effective de cette politique. Le communiqué de la présidence de la République soulignant l’instruction à l’organe de régulation d’œuvrer à la poursuite du dépositaire de l’autorité de l’État souligne l’importance de cette démarche, mais l’efficacité de ces actions reste à être démontrée.

Le président lui-même, dans un tweet, rappelle aux responsables d’État que la transparence compte. Cependant, les actions concrètes pour garantir cette transparence semblent prendre du retard. Ne pas se conformer à l’obligation de déclaration de fortune, selon l’article 39 de la Charte de la Transition, ne devrait pas être une option, mais la lenteur et la sélectivité dans ce processus soulèvent des questions sur la crédibilité des engagements en matière de lutte contre la corruption au plus haut niveau de l’État. Les citoyens attendent des actions concrètes, et le temps presse pour démontrer un réel engagement envers la transparence et la responsabilité.

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