Déjà mécontents de la faiblesse des montants de leurs pensions, et qui les amènent à penser qu’ils sont oubliés, les retraités du Gabon passeront à la caisse, désormais tous les trois mois.
Après le 5 mai 2019, les retraités toucheront leurs prochaines pensions en août. En Novembre, ils toucheront la dernière pension de l’année 2019.
Dans un communiqué paru dans le quotidien L’Union ce lundi 15 avril, la Caisse nationale de sécurité sociale a annoncé qu’elle payera désormais les retraités du secteur parapublic et privé gabonais tous les trois mois, en février, en mai, en août et en novembre de chaque année.
«La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a l’honneur de porter à l’attention de ses pensionnaires qu’en application de l’article 100 in fine du Code de sécurité sociale, les paiements des prestations des assurés se feront désormais par trimestre aux échéances de février, mai, août et novembre de chaque année», dans un communiqué signé par la directrice générale de la CNSS, le Dr Nicole Assélé.
Depuis 2014, le paiement des pensions se faisait par mois, la CNSS a donc décidé de ce que les pensions soient maintenant payées trimestriellement. Cette mesure sera appliquée à partir du mois d’août prochain. Cette année 2019, les retraités n’auront rien en juin et en juillet.
C’est vrai qu’ils étaient informés de la trimestrialisation du paiement des pensions, depuis février dernier, cette mesure va faire dire aux retraités une fois de plus qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes. « Voilà notre récompense après tant d’années de cotisations », s’est indigné un retraité.
L’Association nationale des retraités des secteurs privé et parapublic (ANRSPP), présidée par Basile Okogho, a clairement signifié que ce nouveau mode de paiement va venir compliquer la vie des retraités qui déjà, passaient des moments difficiles lorsque la pension était payé tous les mois.
Mais les difficultés étaient plus ou moins atténuées. « Disposer mensuellement d’argent atténue notre précarité et nos maladies permanentes : diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale, etc. », a souligné Basile Okogho.
« Ce retour à la trimestrialisation du paiement des pensions va fragiliser davantage les retraités, dont la majeure partie vit dans des conditions de précarité », a regretté le président de l’ANRSPP.
Cette mesure tombe au moment où les retraités du secteur parapublic et privé souhaitaient plutôt bénéficier d’une augmentation de leurs revenus.
Un souhait émis lors du dialogue citoyen d’Angondjé, en 2017, sur lequel le gouvernement reste muet.
C’est en ce sens que l’ANRSPP a décidé de ne pas laisser la CNSS corser la vie de ses adhérents. L’Association a déjà saisi plusieurs institutions, dont le Premier ministre. Elle annonce des manifestations contre la CNSS si elle ne revient pas à l’ancien mode de paiement.
Pamphil EBO