Corruption : Magloire Ngambia, un procès tant attendu

L’ancien super ministre gabonais de l’Economie, du Commerce et du Tourisme, Magloire Ngambia sera finalement à la barre ce mercredi pour répondre entre autres des faits de corruption et d’enrichissement personnel.

Annoncé puis repoussé plusieurs fois, le procès Magloire Ngambia,devant la cour criminelle spéciale, devrait s’ouvrir ce mercredi 13 mars 2019 à Libreville.

L’ancien protégé du président Ali Bongo Ondimba, proche de l’ancien directeur de cabinet Maixant Acrombessi, comparaît pour des faits de concussion, de corruption et d’enrichissement illicite pour près de 500 milliards de CFA, dans des dossiers de construction de logements et de routes notamment liés au sulfureux homme d’affaires italien Guido Santullo, décédé fin 2018.

Première prise dans les filets de l’opération anticorruption « Mamba » lancé en 2017, celui qui était devenu le tout-puissant ministre de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, Magloire Ngambia, véritable « ministre du ciel et de la terre » croupi à la prison centrale de Libreville depuis le 10 janvier 2017. 

Lui qui se présente comme un bouc-émissaire dans cette affaire qui aurait ébranlé de nombreux chantiers de construction dans le pays, pourra enfin plaider son innocence et citer les véritables coupables. 

Selon un procès-verbal daté du 30 mai 2017 et dont l’hebdomadaire Jeune Afrique avait obtenu copie, l’ancien ministre des TP Magloire Ngambia, aurait déclaré au juge d’instruction en charge de son dossier, percevoir un salaire mensuel de 500 millions de francs par mois, soit 6 milliards de francs CFA par an versé par le Trésor public. Ce qui selon lui, le mettait à l’abri de toutes tentations de malversations financières. 

Dans sa plaidoirie, le procureur de la Cour criminelle spéciale (CSS) devrait se focaliser notamment sur le dossier relatif au tronçon routier Akieni-Onga dans la province du Haut-Ogooué, dans l’Est du pays. D’un linéaire de 60 km, cette toute a coûté 60 milliards de francs à l’Etat alors que le chantier, confié au groupe Santullo Sericom, n’a jamais été exécuté. 

L’affaire Ngambia est la deuxième grosse affaire devant être jugée, après celle de Blaise Wada, ancien haut-fonctionnaire à l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET), entre 2009 et 2016, condamné à Condamné à 20 ans de prison et à une amende record de 2 milliards le 26 avril pour détournement de fonds publics (1,7 milliards de francs CFA) destinés à l’aménagement et à l’assainissement des bassins versants de Libreville.

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