Gab’oil, filiale de la Gabon Oil Company (GOC), est en pleine tourmente, secouée par un scandale financier qui a conduit aux suspensions du président du conseil d’administration de l’entreprise, et de l’administrateur-directeur général. Une décision qui fait suite aux dénonciations de Denise Elmina Fanguinovény, Directrice Financière de l’entreprise, qui s’est imposée en refusant de céder face aux pressions et aux pratiques douteuses.
Malgré un environnement hostile et des tentatives de dénigrement, Denise Elmina Fanguinovény a joué un rôle déterminant en dénonçant les pratiques financières illégales orchestrées par la direction. Elle a pointé du doigt des dépenses inconsidérées, notamment l’achat de véhicules pour des proches de l’ADG, et le financement de festivités injustifiées. Son refus catégorique de valider des décaissements illégaux a permis à la Direction Générale des Recherches (DGR) de réunir les preuves nécessaires pour engager des poursuites.
Cependant, la récente suspension de Denise Elmina Fanguinovény par le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, envoie un signal inquiétant. Alors qu’elle s’est illustrée par son engagement en faveur de la transparence, cette décision soulève des questions sur la protection accordée aux lanceurs d’alerte dans le contexte gabonais.
Contrairement à d’autres responsables suspendus pour leur implication dans le scandale, son éviction semble être une conséquence directe de sa posture courageuse face aux irrégularités. Cette situation interpelle : comment protéger ceux qui défendent une gestion rigoureuse et transparente dans un environnement marqué par les abus de pouvoir ?
Cette affaire appelle à une réflexion plus large : le Gabon peut-il protéger efficacement ses lanceurs d’alerte ? Le courage de Denise Elmina Fanguinovény doit être salué, mais surtout, il doit inspirer des réformes pour garantir un cadre où ceux qui dénoncent les abus ne soient plus exposés aux représailles.
