Droits des femmes : Halte à la cybercriminalité !


En entreprise ou via les associations, la 42ème Journée internationale sur les droits des femmes a été,  au Gabon, l’occasion pour beaucoup de donner de la voix. Le réseaux femmes connectées Gabon a appelé les députés à légiférer contre les violences faites aux femmes sur internet. 

 La célébration de la 42e journée internationale des droits des femmes au Gabon, n’est pas passée inaperçu, tant les associations, les entreprises et les acteurs politiques ont rivalisé d’initiatives pour marquer leur action dans le pays. 


Estelle Ondo, la ministre de la Famille, de la Décennie de la femme et de l’Egalité des chances a déclaré que le Gabon «a le mérite de disposer d’un arsenal juridique favorable à la femme», même si tout n’est pas gagné pour autant. Elle a déploré que la femme semble elle-même s’opposer à sa propre émancipation. «Nous avons le sentiment que la femme n’en profite pas assez», regrette-t-elle notant des « réticences, voire les résistances des femmes face aux évolutions qu’elles souhaitent pourtant voir se produire pour elles». Pour elle, malgré la Constitution qui garantit l’égalité sans distinction « rien n’est acquis et que les avancées pour l’amélioration des droits des femmes doivent être un combat de tous les instants». Un combat qui oppose d’abord la femme à elle-même.


A bien d’endroits du pays, notamment Libreville et Port-Gentil, des activités en lien avec le leadership des femmes ont été remarquées. Du 3ème Salon des Antô Business pour l’autonomisation de la femme, dans la capitale économique, aux activités des Mille et une (dons multiformes aux personnes vulnérables, concert avec de grandes figures de la musique africaine), en passant par L’Union des femmes reporters et sportives gabonaises (Ufresga) qui s’est signalée au Siège de Gabon Télévisions et sur les plateaux sportifs de l’université Omar Bongo, les femmes gabonaises ont fait preuve de leur prise en charge et de leur leadership politique, économique et social.


Pour autant, dans un monde désormais digitalisée et interconnecté, les violences ont dépassé le cadre conjugal, les harcèlements au travail, dans la rue, pour prendre une forme insidieuse sur les réseaux sociaux. Violences, atteinte à l’image et à la dignité notamment avec le phénomène des fables news et celui plus brutal du revange porn (revanche pornographique ), qui procède par la diffusion de photos, de vidéos érotiques et/ou pornographiques de femmes, filmées à leur insu ou pas. 

Occasion donc pour le Réseau femmes connectées du Gabon pour faire une vidéo dans laquelle une dizaine de femmes leaders, plus ou moins connues, dénoncent les violences faites contre leur genre sur internet. Une violence contre laquelle la gens féminine n’est pas protégée au Gabon, faute de lois spécifiques contre la cybercriminalité. Aussi ont-elles appelé les députés à légiférer en la matière, annonçant qu’elles se battront pour parvenir à leurs fins.

Et Laure Olga Gondjout, ancienne ministre et médiateur de la République d’interpeller ses congénères sur les stéréotypes et les responsabilités. « 8 Mars Journée Internationale pour La Défense des Droits des Femmes doit cesser d’être la Journée du Procès des Hommes. La Responsabilité de la Défense des Droits des Femmes incombe tout aussi bien aux Hommes et surtout aux Femmes en situation (…de l’assumer) », écrit-elle sur sa page Facebook.

Finalement, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, 5e objectif de développement durable, peut-on conclure, reste avant tout un combat des hommes et des femmes et non d’un genre contre l’autre.

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