Révélée par Africa Intelligence le 5 septembre 2024, une polémique entoure déjà la nouvelle compagnie aérienne gabonaise, FlyGabon. Les hommes d’affaires Bruce Augoula et Mohamed Diarra Magniki ont déposé une plainte, affirmant détenir les droits sur la marque « FlyGabon » et réclamant une somme colossale de 150 millions de francs CFA par jour en cas de non-respect de leur demande de cessation immédiate de l’utilisation de la marque. Toutefois, l’examen approfondi de cette affaire révèle de sérieux doutes sur la légitimité de ces revendications.
Selon un courrier de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), daté du 23 août 2024, adressé à l’avocat des plaignants, Maître Jean Remy Bantsatsa, il apparaît que la société Fly Gabon SA, représentée par MM. Augoula et Magniki, «n’a jamais acquis de statut de compagnie aérienne» au Gabon. L’ANAC précise en outre que cette société n’a jamais soumis les documents nécessaires pour obtenir une autorisation d’opérer. Ces manquements incluent l’absence de dossiers juridiques, financiers, économiques et techniques indispensables à la validation de leur demande.
Ces éléments soulignent la fragilité des arguments avancés par les plaignants. Il est légitime de se demander comment une entité qui n’a jamais franchi les premières étapes pour devenir une compagnie aérienne peut prétendre à des droits exclusifs sur une marque dans le secteur. De plus, un cadre du ministère des Transports, cité par un média local, confirme que «Fly Gabon est une marque déposée, pas la leur. Ils n’ont jamais obtenu de Certificat de Transporteur Aérien (CTA).»
L’action en justice semble donc reposer sur des bases contestables. FlyGabon, récemment lancée par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, après 18 ans d’absence d’un transporteur national, est un projet crucial pour améliorer la connectivité du Gabon, tant sur le plan national qu’international. Cette nouvelle compagnie porte les espoirs de développement économique du pays. La plainte apparaît ainsi comme une tentative de déstabilisation d’un projet d’intérêt national.
La somme réclamée, 150 millions de francs CFA par jour, semble d’ailleurs disproportionnée et pourrait être perçue comme une forme de chantage économique. La compagnie, qui vient à peine d’effectuer son vol inaugural, se voit déjà menacée par une procédure légale qui pourrait nuire à son développement.
Le timing de cette plainte soulève également des questions. Pourquoi attendre le lancement officiel de FlyGabon pour revendiquer des droits sur la marque ? Cela jette un voile de suspicion sur les véritables motivations des plaignants et sur leur bonne foi.
Bien que le respect de la propriété intellectuelle soit primordial, les éléments disponibles tendent à démontrer que cette plainte est dénuée de fondement. Il incombe désormais à la justice de trancher et de permettre à FlyGabon de poursuivre son ascension sans entrave, afin de servir les intérêts de tous les Gabonais.