Il fallait s’y attendre, la crise actuelle qui s’attaque à plusieurs pays dans le monde y compris le nôtre, impose de nouvelles attitudes à adopter pour pouvoir y faire face. Pour cette raison, plusieurs jeunes nationaux s’intéressent aux petits métiers en l’occurrence la vente du « moutouki ». Un secteur autrefois dominé par les expatriés.
Que ce soit au marché Mont-Bouët comme à celui de la Peyrie, de Nkembo et d’ailleurs, plusieurs jeunes Gabonais s’investissent progressivement dans la vente de la friperie communément appelée « moutouki » dans le Gabon.
Une initiative suscitée par la crise économique que connait le pays depuis quelques années déjà. Plus elle traîne à disparaitre, plus elle motive les uns et les autres à trouver des pistes de solutions pour y faire face et pour cela, les petits métiers semblent être favorables. « La vente du moutouki est facile pour moi. C’est un ami qui m’a emmené ici et depuis là je m’en sors. C’est vrai que c’est un peu chaud pour nous les nouveaux dans le secteur car les grossistes font plus confiance aux anciens mais je sais que ça viendra. Le plus important, c’est que je puisse trouver de quoi me prendre en main », déclare Yvan, vendeur à la sauvette au marché de Mont-Bouët de Libreville.
Pour certains qui n’arrivent pas à occuper un bon emplacement dans un marché, ils se rabattent dans les quartiers, un moyen de se rapprocher de la clientèle. « Nous évitons à la clientèle de parcourir de longues distances. C’est pourquoi nous allons vers les clients en nous installant ici », confie Alain Moussavou, jeune commerçant au quartier Ntchengué à Port-Gentil.
Sur le plan du ravitaillement, nombreux sont ces Gabonais qui s’approvisionnent sur place dans les marchés lors des déballages en détails comme en gros.
Pour celles et ceux qui sont dans les provinces, Libreville reste la seule possibilité de se ravitailler. « J’ai un abonné à Libreville qui, de temps à autre, m’envoie de la marchandise. Les ballots d’habits qui arrivent sont attachés et donc ne donnent pas des possibilités de vérifications avant l’achat. Ce qui fait que c’est la loterie ; on peut tomber sur un bon ballot comme un mauvais. On fait avec », raconte Sylvie, qui s’attend souvent des désagréments de ce genre.
Des pantalons, des chemises, des pull-overs ou blousons, histoire de coller à la saison, et plusieurs autres styles de vêtements, sont écoulés.
Ce sont des vêtements qui sont détachés et vendus chaque jour par des jeunes compatriotes qui ont compris la nécessité de se tourner vers ce commerce plus ou moins lucratif.
De part cette pratique, l’on peut aisément comprendre que l’invite du gouvernement aux jeunes de se lancer dans l’entrepreneuriat pour lutter contre le chômage et l’oisiveté, a été bien perçue par ceux-ci.
Pierre Rolland