La crainte du pouvoir militaire transformera-t-elle Libreville enfin en une ville propre, à l’instar de certaines de ses homologues africaines où il n’a jamais été nécessaire de lancer « d’énormes opérations de lutte contre l’insalubrité » ?
C’est la question que se posent de nombreux observateurs après avoir assisté au lancement très médiatisé d’une énième opération de lutte contre l’insalubrité par les autorités municipales de la capitale gabonaise. Libreville est une capitale notoirement sale, en partie en raison d’une population ayant érigé l’incivisme en mode de vie, mais également en raison de la médiocrité des systèmes de collecte des déchets et des sanctions.
Un exemple de cette négligence affichée est l’implantation en plein centre-ville, devant le siège de la SNBG, à cinq minutes à pied du palais présidentiel, de trois bacs à ordures non seulement hideux mais aussi non soumis à une collecte efficace.
Dirigée depuis le coup d’État du 30 août 2023 par un militaire, l’administration municipale, dont les agents maîtrisent désormais non sans difficulté tous les couplets de l’hymne national , parviendra-t-elle à raisonner les milliers de Librevillois qui estiment encore normal de jeter une canette vide depuis leur véhicule en mouvement, les partisans de garages anarchiques, les vendeuses récalcitrantes du carrefour Charbonnages, etc. ? À suivre.
