Au Gabon, la liberté de la presse est une nouvelle fois mise à rude épreuve. Pour preuve, Charly Mandoukou, journaliste gabonais, a déposé une plainte auprès du procureur de Libreville contre Jonathan Ignoumba, ministre de l’Agriculture, pour menace de mort. Cette accusation repose sur un appel téléphonique reçu par le plaignant le 26 août 2024 à 13h14.
Lors de cet appel, le membre du gouvernement de la Transition aurait exprimé son mécontentement envers un article publié par Charly Mandoukou et consacré à un de ses proches. Le ton est rapidement monté, et selon la plainte déposée par le journaliste, le ministre l’a menacé en ces termes : « Je vais te faire tuer ». Cette menace aurait été répétée à deux reprises au cours de l’échange, qui a duré 3 minutes et 35 secondes.
Mandoukou, choqué par cette atteinte à sa sécurité, a immédiatement mis fin à la conversation et déposé plainte. Dans son courrier adressé au procureur, il demande des mesures rapides et fermes contre Jonathan Ignoumba, qu’il considère comme un danger pour sa vie.
Au lendemain de la prise de pouvoir par les militaires, le président de la Transition recevait les journalistes pour une prise de contact. Il annonçait le début d’une nouvelle ère avec notamment la restauration du 4ème pouvoir trop souvent laissé pour compte. « N’ayez pas peur. La presse c’est le quatrième pouvoir, nous allons vous rendre vos lettres de noblesse. Faites votre travail, faites-le bien » avait-il indiqué le 03 septembre 2023. Seulement près d’un an après, force est de constater que les choses avancent pas, mieux elles régressent.
Ces menaces, nous rappellent la récente inculpation de Robert Telles, politicien américain, pour le meurtre à l’arme blanche de Jeff German, journaliste d’investigation au Las Vegas Review-Journal.
Au Gabon, les menaces de mort proférées par Jonathan Ignoumba à l’encontre d’un journaliste vont mettre un nouveau coup de pression sur la justice, qui ces dernières semaines s’est retrouvée au coeur de plusieurs controverses.
