Épris par la diversification de son économie pour ne plus avoir a compté sur les seuls revenus de son or noir, le Gabon a vu, ces dernières années, un effort consenti dans le domaine de l’agriculture, la transformation locale du bois, l’ouverture du nouveau port d’Owendo ou encore dans le secteur du tourisme, pour ne citer que ces exemples.
Mais peut-on véritablement parler de développement économique, lorsque les infrastructures qui permettent de mener à bien ces projets d’envergure nationale sont pour la plupart en ruine partielle ou totale. Disons-le, inexistantes. Ennuyés d’avoir à subir les nids-de-poule et autres désagréments liés au manque de route, les populations s’indignent.
Au Gabon, les budgets alloués aux instances en charge de construire le pays, eux, ont été jusqu’ici bien réels. En 2018, ce ne sont pas moins de 400 milliards de FCFA qui ont été consacrés à la construction d’infrastructures telles que les routes, les hôpitaux, les écoles etc. Cependant, les populations urbaines mais aussi rurales se demandent à quelles fins sont utilisés ces fonds.
Une question des plus légitime lorsque les nids-de-poule sont le quotidien désastreux et dangereux de plusieurs milliers d’usagers et que les voies qui mènent à l’intérieur sont impraticables, boueuses, dans un pays où le climat est pluvieux environ 9 mois dans l’année.
Aussi, ces problèmes de voirie rendent le Gabon dépendant de pays limitrophes tels que le Cameroun face aux importantes importations, ou encore de pays tels que l’Argentine et le Brésil, et leur exportation de produits surgelés vers le Gabon. En 2018, les importations ont été chiffrées à environ 800 milliards de FCFA.
Ces difficultés et souvent incapacités d’acheminement des denrées alimentaires à l’intérieur de nos frontières sévissent dans tout le pays et sont continuellement responsables de la hausse des prix de produits tels que le manioc, et souvent de gaspillage alimentaire.
Qu’il est facile de se projeter dans un Gabon qui comme ses voisins de l’ouest pourra de manière libre, fluide et contrôlée permettre une circulation des biens et des personnes grâce au développement d’infrastructures notamment de routes, et rendre possible l’ouverture des portes vers une économie diversifiée et flamboyante pour le plus grand bien de sa population.
Développement économique, oui, constructions d’infrastructures, indispensable.