Passé de 4000 fcfa à 7000, le prix du bidon d’huile de 5 litres serait revenu à 5000 francs FCFA, une « bonne nouvelle » pour les ménages gabonais dont le panier ne fait que s’alourdir avec l’augmentation incontrôlée des prix de première nécessité.
Dans le secteur du transport, ne pouvant ouvertement augmenter le prix, les opérateurs économiques de ce secteur pratiquent le saucissonnage sauvage des tronçons. Ce qui a pour but de faire plus chère une prestation identique.
S’il est juste de rappeler que le Gabon qui importe 96% de ses denrées alimentaires encaisse de plein fouet l’augmentation des prix des matières premières et la hausse du coût du transport international qui ont un impact considérable sur le prix de revient de certains produits, il n’en demeure pas moins que l’action gouvernementale fusse-t-elle urgente sur le terrain, tarde à voir le jour.
Pourtant, le 6 juin 2019, Hilaire Machima, alors ministre délégué à l’Economie signait un protocole d’accord portant « mise en œuvre du dispositif assujettissant les produits importés de première nécessité aux régimes de blocage et de liberté contrôlé des prix. »
Les effets de la signature de ce protocole qui se tenait en présence des opérateurs économiques de la filière agro-alimentaire et des associations des consommateurs n’ont jamais vu le jour. En effet, prévu pour durer 6 mois, ce blocage des prix n’a profité qu’aux opérateurs économiques exonérés de taxes. Alors qu’ils risquaient des lourdes sanctions pénales et financières, certains opérateurs n’ont jamais respecté les la contrepartie de ce deal.
Face au laxisme de la direction générale de la concurrence et de la consommation, les opérateurs économiques de la filière agro-alimentaire se sentent pousser des ailes et s’autorisent toutes les dérives au mépris du pouvoir d’achat des gabonais.
Devant une telle anarchie, le silence des autorités interroge et la question se pose avec urgence. Que compte faire le gouvernement pour redonner du pouvoir d’achat au ménage durement éprouvé ces deux dernières années par une pandémie sanitaire dont personne n’entrevoit la fin ?