S’il est depuis plusieurs mois libre de tout mouvement après avoir passé quatre années en prison pour des faits qu’il ne reconnaît pas, Brice Laccruche Alihanga pourrait définitivement laver son image et obtenir réparation lors des audiences de la session criminelle spécialisée qui s’ouvre ce 24 mai 2024. Au cours de cette session, lui et plusieurs autres cadres de l’administration publique, impliqués dans l’opération Scorpion, vont comparaître.
Un Procès Attendu
Cette session criminelle verra défiler d’anciens cadres de l’administration, dirigeants d’entreprises et responsables d’organismes publics, arrêtés dans le cadre de l’opération anti-corruption Scorpion. L’opération, controversée et critiquée, a souvent été perçue comme un règlement de comptes politique plutôt qu’une véritable initiative pour lutter contre la corruption.
Des Dossiers Controversés
Parmi ces détenus, plusieurs sont en liberté provisoire, un signe de la fragile des dossiers les concernant. La session criminelle spécialisée qui s’ouvre pourrait permettre à certains de ces accusés, dont les dossiers sont considérés comme vides, d’être acquittés. En parallèle, une session ordinaire a déjà prononcé une condamnation à perpétuité dès sa première audience, illustrant la rigueur de ces procès.
Les Cas de Brice Laccruche Alihanga et Compagnie
Brice Laccruche Alihanga, ancien bras droit du président déchu, est un cas emblématique. Accusé de malversations, il pourrait bénéficier d’un non-lieu. Alihanga a toujours affirmé que son incarcération résultait de son refus d’obéir aux ordres de Noureddin Bongo-Valentin et de Sylvia Bongo Ondimba. Selon lui, les accusations portées contre lui étaient un montage destiné à manipuler l’opinion publique.
Une Enquête Entachée
L’enquête initiale, marquée par des vices de procédure et des chiffres contestés, suggère que les décisions de justice pourraient pencher en faveur des accusés. De nombreux observateurs ont critiqué les méthodes utilisées et la partialité des investigations. Tout portait à croire que la justice était instrumentalisée.
Les Vrais Coupables en Détention
Pendant ce temps, les véritables responsables, ceux qui ont effectivement siphonné les caisses de l’État, sont désormais emprisonnés à la prison centrale de Libreville. Parmi eux se trouvent des membres de la « Young Team »dont le fils ainé d’Ali Bongo Ondimba, appuyé d’une main de fer par sa mère, Sylvia Bongo Ondimba.
Un Tournant pour la Justice Gabonaise
Cette session criminelle spécialisée symbolise l’engagement du Président Oligui Nguema à instaurer une justice indépendante, loin des influences politiques. La transparence et l’équité judiciaire sont au cœur de cette démarche, répondant aux aspirations de nombreux Gabonais pour une justice digne de ce nom.
Le déroulement et les décisions de cette session criminelle seront déterminants pour l’avenir de la justice au Gabon. Elles pourraient confirmer la volonté affichée du Président Oligui Nguema de rompre avec le passé et d’instaurer une nouvelle ère de transparence et de justice équitable. Reste à voir si ces intentions se traduiront en actes concrets.