LA CORRUPTION, UN FLÉAU ANCRÉ AU GABON

Le monde célèbre ce jour, jeudi 9 décembre, la journée internationale de lutte contre la corruption (JILCC). Au Gabon, malgré la mise en place des mécanismes de répression, le phénomène demeure toujours aussi endémique. Les secteurs de la forêt et des BTP sont notamment les plus touchés.

En tempêtant la « récréation est terminée » en 2019, lors de sa nomination au poste de ministère de la Bonne Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption, Francis Nkéa Ndzigue, juriste de formation croyez aussi facilement venir à bout du virus de la corruption au Gabon mais c’était sans compter les vieilles habitudes.

Depuis cette prise de position pour le moins appréciée au sein même du gouvernement auquel il appartient, deux ans se sont écoulées. Et les résultats de son action peu appréciables. C’est dire que la tâche est lourde, tant le phénomène a emprise au haut sommet de l’Etat, malgré le déploiement et redéploiement de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCCEI).

Depuis 2008 en effet, le fléau de la corruption n’a de cesse d’évoluer en ayant une emprise sur la matérialisation des politiques publiques de développement. Et pour cause, classé au 129e rang mondial en 2021 dans le rapport de l’ONG britannique Transparency International, le Gabon a perdu 6 places dans le dernier classement.

Son score de 30/100 reflète le manque d’efficacité des politiques publiques mises en place pour lutter contre ce phénomène. D’abord, l’inéfficacité des mécanismes juridiques de répression. Ensuite, celle des différentes opérations de lutte, dont Mamba et Scorpion. Enfin, les campagnes de sensibilisation diligentées par le ministère et la CNLCCEI.

Pas étonnant que de nombreux secteurs, en l’occurrence ceux de la foresterie et des BTP (passations des marchés publics) demeurent les plus corrompus au Gabon. A lui seul, le secteur de la foresterie revendique plus de 200 milliards de francs CFA de pertes pour l’Etat dues à ce phénomène par an. Dans le secteur des BTP avec le mécanisme de passation des marchés publics, les malversations, détournements et surfacturations sont légions. La dernière en date, le scandale Colas lié au marché de construction de l’axe PK5-PK12 facturé à 10 milliards de francs CFA le kilomètre.

Des personnalités politiques ont été emprisonnées suite à ce type d’abus de confiance et pour avoir directement puisé dans les caisses de l’Etat, mais leur histoire ne sert pas d’exemple face à la politique zéro tolérance à l’égard de la corruption prônée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Si nous nous en passons de citer des noms connus de tous, la célébration ce 9 décembre d’une journée consacrée à la lutte contre ce fléau est peut-etre l’occasion pour chaque citoyen de mesurer les enjeux en jeu lorsqu’on parle de corruption.

Michaël Moukouangui Moukala

Livraison
Urban FM