LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- La Maison d’Alice de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba a présenté ce 26 Juin 2018, le vernissage des œuvres photographiques de l’Agence Afrikimage qui apporte là, une contribution dans la lutte contre le cancer. Désirey Minkoh et ses collaborateurs présentent ainsi des images capturées des instants d’un des cultes les plus représentatifs de la culture gabonaise: Le Bwiti.
« Je dirai que cet évènement a double objectif à savoir : artistique et participatif. Il est participatif parce que l’esprit du Bwiti qui demeure gabonais, a pris sa naissance, au Gabon. Et participatif, pour aider les malades du cancer du centre hospitalier universitaire d’Angondjé. J’appelle les gabonaises et les gabonais qui sont dans le rituel, de se manifester. Car, le Bwiti est un facteur d’unité qui rassemble toutes les ethnies du Gabon. C’est pourquoi, vous ne pouvez pas aller dans chaque province du pays sans que vous apercevez un temple Bwiti », a affirmé le patron de l’Agence Afrikimage, Désirey Minkoh.
Le photoreporter y voit «un facteur d’unité des populations et une identité culturel». Aussi, envisage-t-il de faire le tour des 9 provinces du pays, «pour faire découvrir» son œuvre aux populations de l’intérieur, souvent privées de telles initiatives. Le patron de la première banque d’image de l’Afrique centrale souhaite notamment que «chaque gabonais se retrouve» dans son travail, d’autant que l’exposition représente toutes les différentes déclinaisons du Bwiti.
Rite initiatique originaire des populations Mitsogo et Apinzi du Gabon, le Bwiti est aujourd’hui largement répandu au Gabon, aussi bien parmi les populations du sud du pays que chez les Fangs du Nord (diffusion autour de 1910 chez les Fangs), aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. À travers les Fangs, le Bwiti s’est également diffusé en Guinée équatoriale et au sud-Cameroun.
Le rite de passage du Bwiti est centré sur la manducation par le néophyte d’écorces de racines de l’arbuste appelé iboga ou eboga (Tabernanthe iboga). Divers alcaloïdes présents dans cette plante (notamment l’ibogaïne) possèdent des propriétés psychodysleptiques de type hallucinogène. Pendant le rite de passage, l’absorption d’une dose massive d’iboga permet ainsi au néophyte d’obtenir des visions spectaculaires dont le récit aux initiateurs servira à valider son initiation.
Invité d’honneur au vernissage » ESPRITS DU BWITI « , Alain Claude Bilie By Nzé, le Ministre d’Etat en charge de la Culture a fait la formidable expérience de l’initiation au travers des images captivantes qui invitent à la prise de conscience sur la nécessité de préserver les savoirs et les savoir-faire pratiques, la culture traditionnelle.
« Je salue l’artiste et le génie de M. Minkoh qui a su saisir les instants et le passage des mouvements, pour réaliser cette exposition remarquable. Nos rites représentent l’unité de toutes nos ethnies et l’identité de nos valeurs traditionnelles. Ceci est essentiel, pour la culture gabonaise. Je les invite de s’en approprier », a-t-il conclu.