«Le Juge Antsouo Aboudou Danièle sera traduit devant le conseil de discipline», dixit Me Francis Nkéa.

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- «Me Danièle Mystère Angéla Antsouo Aboudou, supposée corrompue par le trafiquant d’ivoire Waghe Ayouba sera suspendue de sa fonction».

L’affirmation est de Francis Nkéa. Le ministre d’État, ministre de la justice, garde des sceaux, au cours d’un point de presse tenu le 8 Décembre à Libreville, indique en sus que la magistrate sera traduite en conseil de discipline.

«Dans l’urgence et pour éviter la perpétuation des actes aussi ignobles, l’administration devrait prendre des dispositions, pour que cette juge soit suspendue de sa fonction avant sa comparution devant le conseil de discipline», a-t-il déclaré.

Basant ses propos sur le «flagrant délit» Francis Nkéa dit avoir des preuves sur la présence de l’avocate,  à mainte reprise dans le magasin prêt à porter du trafiquant d’ivoire Waghe Ayouba, à Petit Paris, pour s’offrir de présents.

Le Ministre s’appuie également sur les propres aveux «superfétatoires» de la mise en cause qui, aurait même tenté de corrompre les agents de gendarmerie de la direction générale des recherches (DGR).

Le ministre d’État, ministre de la justice a fait recours à l’application des dispositions relatives au statut de magistrat qui dispose d’abord dans l’article 55 que : «Les chefs de juridiction et les responsables de l’administration centrale du ministère de la justice ont le pouvoir de donner des avertissements aux magistrats, placés sous leur autorité. Ils adressent immédiatement un rapport sur les faits commis par le magistrat fautif, à leurs supérieurs hiérarchiques».

Et l’article 58 dit : «Le ministre chargé de la justice, informé des faits de nature à entrainer des poursuites disciplinaires contre un magistrat, les dénoncent au conseil supérieur de la magistrature siégeant en conseil de discipline. Lorsque les faits visés alinéa précédent sont d’une gravité exceptionnelle, les chefs de juridiction et les responsables de l’administration centrale du ministère de la justice peuvent interdire au magistrat fautif, d’exercer ses fonctions, pendant une période n’excédant pas trois mois (…). L’ensemble du dossier est transmis, sans délai au ministre chargé de la justice qui se prononce sur le maintien ou non de l’interdiction, en attendant la comparution de l’intéressé devant le conseil de discipline».

Il rappelle qu’il sera informé quelque jours de cette affaire de trafic d’ivoire dont la magistrate du troisième chambre correctionnelle de Libreville, Me Danièle Mystère Angéla Antsouo Aboudou vient d’être grossièrement corrompue par le «supposé » trafiquant d’ivoire, Waghe Ayouba.

« L’indépendance du pouvoir judiciaire ne s’apprécie pas seulement à l’égard du pouvoir exécutif, elle s’apprécie aussi et beaucoup plus à l’égard du justiciable qui, après avoir gracié un juge de fortes sommes d’argent, en fait un esclave », a-t-il poursuivi.

Il indique, à cette occasion, que cette affaire de trafic d’ivoire inculpait plus de 15 personnes dans cette procédure d’association de malfaiteurs. D’où l’étonnement de ce dernier de voir que, seul le principal auteur des faits-c’est-à-dire- l’avocate bénéficiera d’une liberté.

Selon le ministre de la justice, il ne s’agit pas d’un cas d’atteinte à l’indépendance du juge contrairement aux allégations tenues de la conférence de presse du président du Syndicat National des Magistrats du Gabon (SYNAMAG), Gérard Nguema Ella, mais d’une procédure de flagrant délit de corruption dont l’auteur tente de se soustraire auprès de ses confrères.

Francis Nkéa dit également avoir été approché par le président du SYNAMAG qui, sollicitait de lui une forte somme d’argent en échange de son silence. Il lui remettra-toujours selon lui- la somme de 200.000 francs CFA pour payer son carburant pour se débarrasser de lui.

«Ce qui semble justifier son acharnement actuel au point de régler coûte que coûte les comptes à quelqu’un qui n’a qu’un seul objectif, de mobiliser la vie publique en rétablissant la dignité du juge», a-t-il déclaré.

Le ministre d’État, ministre de la justice, garde des sceaux, Francis Nkéa Nzigue a, au terme de son point de presse, rappelé également que la corruption des magistrats devient aujourd’hui, un fléau auquel sont confrontés quotidiennement les gabonais.

«Il n’est pas rare de voir les justiciables, déjà affaiblis par un litige tumultueux, payer de fortes sommes d’argent aux juges, pour obtenir des décisions de justice en leur faveur. Cette corruption s’étend même à la Cour Commune de Justice et d’arbitrage (CCJA).

Il martèle que le moment est arrivé, pour mettre fin à ces pratiques ignobles et destructrices qui avilissent l’image de la justice dans un pays.  Toutefois, précise-t-il, «tous les juges ne sont pas des corrompus. Car, parmi eux, il y a des gens qui ont de la probité de telle sorte qu’ils méritent le  respect et la considération»

«Il appartient aux autres, d’emboiter le pas en prenant conscience que la justice gabonaise leur concerne qu’ils ne doivent pas la brader».

«Pour ma part, je puis vous assurer que je ne faiblirai pas et que ce juge en dépit de ses grimaces, sera bel et bien traduit devant le conseil de discipline pour répondre des faits qui lui sont reprochés»,a-t-il conclu.

 

 

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