Les magistrats du Gabon sont en grève illimitée et exigent la démission du Ministre de la Justice.

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Les magistrats du Gabon sont en grève illimitée depuis ce 14 décembre (aujourd’hui). Un mouvement qui ne sera levé que, si et seulement Francis Nkéa, le Ministre de la Justice démissionne, a indiqué le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) à l’issue de l’assemblée générale tenue le 13 décembre à Libreville.

Une situation qui dérange les usagés. Comme en témoigne Alfred Mafouana, venu ce matin pour rencontrer le magistrat en charge du dossier de son frère ainé emprisonné à la prison centrale de Libreville.

 «Evidemment que la situation nous dérange. Je venais ce matin pour rencontrer un magistrat concernant le cas de mon grand-frère mais, c’est ici que je viens d’être informé de ce mouvement de grève. C’est désolant», déplore-t-il.

 Accusé par les magistrats de s’opposer à une décision prise par un juge, le Synamag s’insurgeant contre le comportement «désinvolte» et «puéril», de Francis Nkéa Ndzigue.

Dans le même élan, les magistrats ont annoncé le dépôt imminent d’une plainte contre le membre du gouvernement, pour injures et diffamation. «Oui monsieur le ministre, la justice gabonaise est corrompue ! Cela est d’autant plus vrai que ce n’est pas la qualité et la pertinence de vos plaidoiries qui vous faisaient gagner les procès mais plutôt le juge corrompu», a déclaré Germain Ella Nguema, le président du Synamag.

Pour lui, le ministre de la Justice qui se présente comme «avocat, voire commis d’un système», est très mal placé pour parler de la corruption dans la justice. «Votre passif vous disqualifie pour vous présenter comme défenseur de la moralité dans les juridictions», a ironisé le président du Synamag.

Les syndicalistes disent même que, Francis Nkéa ne «maîtrise aucunement les procédures pour lesquelles il officie et en fait son gagne-pain, mais surtout, l’absence d’éthique, de hauteur et de décence qui doivent caractériser un ministre de la République», dit le président.

«La sortie médiatique de ce dernier n’est que l’expression d’une frustration longtemps contenu à l’endroit des magistrats. Le mépris qu’il a affiché et le dénigrement à l’endroit des collègues ont avili l’institution judiciaire, blessé la République et suscité davantage la méfiance du peuple gabonais vis-à-vis de sa justice», ajoute Germain Ella Nguema.

Accusé par les magistrats de s’opposer à une décision prise par le juge Antsouo Aboudou Danièle Mysère Angela, dans l’affaire Waghe Ayouba, le ministre de la Justice avait indiqué, le 8 décembre, que le juge avait été «grossièrement corrompu» et qu’elle sera traduite en conseil de discipline.

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