Les propriétaires et employés des établissements de nuit de Libreville se sont réunis en masse lors d’un point de presse ce 15 février. Tous présents dans une boîte de nuit emblématique du quartier de Montagne Sainte, ils ont lancé un cri de détresse à l’adresse des autorités de transition. Depuis trop longtemps, ils affrontent les conséquences désastreuses du couvre-feu et les pertes économiques qui en découlent, mettant en péril la subsistance de nombreuses familles.
Sous les bannières du Collectif des établissements de nuit du Gabon (CENG), du Collectif des tenanciers des bars et snack-bars du Gabon (CTBSG), du Collectif des employés du secteur nuit (CESN), et du Club de tourisme du Gabon (CTG), ces acteurs clés de la vie nocturne gabonaise se sont unis pour demander des solutions urgentes à cette crise qui les accable.
Après avoir déjà traversé les épreuves de la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19, où bon nombre de leurs activités ont été soit réduites, soit totalement interrompues, ils se retrouvent maintenant depuis six mois dans une situation d’inactivité forcée, imposée par le couvre-feu décrété par les autorités de la transition.
Ces collectifs lancent un appel pressant aux autorités compétentes pour restaurer leur dignité en restaurant leurs emplois ou en assouplissant les mesures qui pèsent sur leur secteur. Leurs propositions incluent la réduction de la pression fiscale, l’exonération des impôts professionnels et locaux, ainsi que la dispense de TVA à l’achat pour tous les établissements affiliés jusqu’à la fin de l’année 2025.
Ralph Sambouni, qui portait la voix de ses collègues a souligné que « l’amélioration des conditions de vie est une priorité, et que cela passe par la préservation de la dignité par le travail et l’entrepreneuriat. » Il a rappelé que « ce sont les travailleurs ordinaires, et non les grandes entreprises ou les hauts cadres, qui subissent directement les conséquences de cette crise. »
Les collectifs, ayant jusqu’ici essuyé des réponses insatisfaisantes à leurs démarches, demandent à être reçus par les autorités compétentes. Cependant, conscients de l’urgence de la situation, ils ont décidé d’organiser une assemblée générale constitutive de la Fédération CHR et Assimilés du Gabon (FCHRAG) le samedi 24 février à Libreville.
La fermeture des établissements de nuit, le chômage technique, la pression fiscale, et d’autres maux continuent de miner le secteur du commerce de la nuit depuis la réinstauration du couvre-feu. Pour ces acteurs de la vie nocturne, l’heure est à l’action pour sauver un pan important de l’économie gabonaise et préserver les moyens de subsistance de milliers de familles.