Fidèle à un humour propre à elle, ses chiens ont fait d’elle une styliste malgré elle, avec sa célèbre «créachie». Oui, il s’agit de maman Dédé. Artiste, auteure compositrice, Marie-Delphine Assong Zock Oyeghe, de son vrai nom, était une artiste atypique.
« Créachie » était vraiment la marque déposée de Maman Dédé. Un style qui collait bien avec la personne décalée qu’elle était. Mettre des chaussures de couleurs différentes, assorties avec la jupe ou au pantalon à deux couleurs, c’était là, « la créachie », de notre maman Dédé nationale. Elle avait arboré cet accoutrement pour la première fois, après que ses chiens aient déchiqueté un pied de chacune de ses deux chaussures.
Épouse du célèbre historien gabonais, Fréderic Meyo Bibang, elle ne manquait pas de créativité. Elle avait pu sortir de ses entrailles les 9 provinces du pays. Comme elle le disait fièrement, chacun de ses 9 enfants représentait une province du Gabon.
Leader vocal du groupe d’animation Nkole’engong au cours des années culte de la rénovation, Marie-Delphine aura été l’une des grandes figures de l’animation, faisant ainsi la fierté du parti au pouvoir, sous Omar Bongo. Elle a aussi été un symbole important de l’Union des femmes du Parti Démocratique Gabonais (UFPDG) dans l’Estuaire.
Plus qu’artiste, maman Dédé a aussi écrit son nom dans l’histoire politique du pays. Sous la bannière du PDG, parti dans lequel elle fit ses classes politiques, l’épouse de Fréderic Meyo Bibang a siégé à l’Assemblée nationale avant 1990, à l’époque du parti unique.
L’auteure de plusieurs titres très plébiscités du public gabonais tels que « Me maneya », « SIDA », « Tsura » ou encore « Atsame nname », pour n’en citer que ceux-là, s’était retirée de la scène musicale depuis quelques années. Affaiblie par des soucis de santé, elle a joué sa dernière partition samedi 28 décembre 2019, à l’hôpital militaire de Libreville, à l’âge de 81 ans. C’est à travers ces quelques lignes que la rédaction de Médias241 lui rend un dernier hommage.
Freddy MOUSSOUNDA
