Omar Bongo : 10 ans après, un héritage à préserver.

Omar Bongo Ondimba est un « apôtre de la paix», ont souvent déclaré ceux qui l’ont côtoyé ou observé de loin son œuvre à la tête du Gabon, durant 41 ans, de 1967 à 2009. Son héritage est à préserver.

En 1990, Omar Bongo, est poussé à organiser une conférence nationale à l’issue de laquelle il accepte la restauration du multipartisme et diverses réformes démocratiques. 

Paul Mba Abessole, dirigeant du Rassemblement national des bûcherons (RNB) puis du Rassemblement pour le Gabon (RPG), était un opposant de premier plan au président Omar Bongo Ondimba, durant les années 1990. 

Durant ses années d’exil en France, il critique avec beaucoup de virulence le président Bongo. Il tente de se présenter à l’élection présidentielle gabonaise en 1979.

De retour d’exil en mai 1989, le président Omar Bongo le traite « plus comme un dignitaire en visite que comme le leader d’un parti politique dissout ». 

Omar Bongo le rencontre et lui dit qu’il serait prêt à considérer les réformes qu’il propose. 

Mba Abessole fait volte-face. Et au cours de la présidentielle de 1993, qu’il perd, Paul Mba Abessole s’auto-proclame président du Gabon. Il appelle le peuple à la désobéissance civile et à la grève générale. 

En 1998, il est à nouveau battu.  Paul Mba Abessole dénonce une « fraude d’État unique dans l’histoire électorale gabonaise ».

Omar Bongo oublie tout et en 2002, Paul Mba Abessole, avec trois autres opposants, rentre au gouvernement en tant que ministre d’État. En 2003, il devient vice-Premier ministre.

Omar Bongo tend aussi la main à d’autres virulents opposants comme Simon Oyono Aba’a, du Mouvement de redressement national (Morena), qui par la suite entrent au gouvernement. 

Impliqués dans les évènements de février 1964, Oyono Aba’a est arrêté, jugé et condamné à 10 ans pour atteinte à la sécurité de l’Etat. Il est élargi par le Président Bongo en 1969 et réintègre dans le corps diplomatique. 

Affecté au ministère de l’Intérieur où il s’adonne à des activités politiques clandestines. En 1981, Oyono Aba’a crée dans la clandestinité le Mouvement de redressement national (MORENA) et organise une marche pour réclamer la démocratie et l’instauration du multipartisme intégral dans notre pays. La marche qu’il organisé est réprimée. Mais Omar Bongo Ondimba, va tout effacer et va l’appeler dans plusieurs gouvernements.

D’André Pierre André Kombila, à Pierre Claver Maganga Moussavou, d’Adrien Nguema Ondo, jusqu’à  Pierre Mamboundou, aucun de ces opposants ne lui résiste. Il les appelle tous l’un après l’autre au gouvernement. Car pour Omar Bongo la paix du Gabon n’a pas de prix. 

Des indiscrétions disent que quand on était reçu au palais, que l’on soit leader syndical, responsable administratif, membre de la société civile ou simple citoyen,  il fallait avoir un trolley ou une valise, pour mettre des liasses de billets dedans. On disait de lui qu’il était le « père de tous les Gabonais ».

Face à une région d’Afrique centrale secouée par des guerres civiles, le Gabon réussit à être un havre de paix, un eldorado pour d’autres. Chantre de la paix, il sera l’auteur de la phrase « on mange la paix », lors d’une élection présidentielle. 

« Je vous garantis la paix, l’unité, la cohésion nationale », disait-il lors des périodes électorales. De nombreuses anecdotes racontent qu’il a laissé des souvenirs inoubliables à des personnes pour lesquelles il s’était montré financièrement très généreux et désintéressé. 

Admiré et respecté, beaucoup de décideurs du monde, ont voulu souvent serrer sa main et entendre son point de vue.

Ses phrases chocs comme « la France sans le Gabon est une voiture sans carburant », ne sont pas oubliées jusqu’à ce jour.

Il avait déclaré que la jeunesse était sacrée. Et il est affecté par le résultat des examens au baccalauréat en 2004 : seulement 35 % des candidats sont admis. En conseil des ministres, il décrète l’organisation d’une session de rattrapage en septembre pour tous les recalés de juillet. 

« La deuxième session est une session sociale », avait estimé, à cette époque un syndicaliste de l’éducation nationale, qui avait ajouté que la « la première session prouve le niveau réel de l’enseignement gabonais ».

Tout cela fait que presque tous les Gabonais souhaitent que son héritage  soit préservé.

Pamphil EBO

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