Omar Bongo et Nelson Mandela : une amitié au service de la paix .

La relation privilégiée entre Omar Bongo Ondimba et Nelson Mandela a commencé du temps où le premier président noir de l’Afrique du Sud était en prison, à  Robben Island. La famille de Mandela et certains mouvements noirs de libération pacifique de l’Afrique du Sud, vont continuellement être soutenus financièrement par le numéro un gabonais. 

Pendant la lutte contre l’apartheid, à l’initiative du président Omar Bongo Ondimba, le Gabon décide de mener une politique active de soutien aux mouvements noirs de libération pacifique de l’Afrique du Sud, particulièrement en Namibie, en Rhodésie (futur Zimbabwe) et en Afrique du Sud. 

L’appui aux responsables du Congrès national africain (ANC), devient multiforme. Le Gabon, avec la Côte d’Ivoire, est l’un des rares pays africains qui apporte un appui continue et conséquent à l’ANC. 

Le Gabon soutient alors financièrement la famille Mandela pendant les années d’exil de même que certaines personnalités de la lutte contre l’apartheid, comme la chanteuse Myriam Makeba à qui le président Omar Bongo Ondimba fera don d’une maison en Afrique du Sud.

Conscient que la solution de sortie de l’apartheid ne pouvait être que politique, le président Omar Bongo Ondimba met en place des relations commerciales avec l’Afrique du Sud dans le but d’initier une relation politique.

Plus le temps s’écoule, plus Omar Bongo accentue son implication dans les négociations autour de la libération de Nelson Mandela et de la transition politique en Afrique du Sud.  Le Gabon devient le premier pays d’Afrique noire (hors Malawi), qui ouvre une ambassade à Pretoria. 

Bernard Kouchner en compagnie du président du Gabon El Hadj Omar Bongo Ondimba le 08 Juin 2007 dans le hall du Centre de conférence international de Bamako 
AFP PHOTO / GEORGES GOBET

Du 14 au 17 février 1991, soit un an après sa prise de pouvoir en Afrique du Sud,  »Madiba », réserve au Gabon sa première visite en Afrique francophone. Omar Bongo le laisse échanger avec la société civile gabonaise.

« Ma délégation et moi-même avons répondu à l’invitation envoyée par le président Bongo parce que nous souhaitions remercier le président et le peuple gabonais de leurs efforts considérables que vous avez fait pour obtenir ma libération et celles de mes camarades », avait confié tout heureux, Nelson Mandela, dès ses premières heures au Gabon.

Le président gabonais ne manquera pas une fois de plus de tarir son ami d’éloges. « Honnêtement, je souhaite que tous les Africains puissent se comporter de la même manière, c’est-à-dire, comme si le pays appartient à tout le monde. Mandela et De Klerk viennent de nous donner  aux gouvernants comme aux chefs de l’opposition – une leçon. Mandela a choisi de laisser le passé derrière lui et ne pas exclure les blancs, il n’a pas cherché à se venger parce qu’il était le plus ancien prisonnier, il n’a pas dit qu’il ne gouvernerait qu’avec son parti et ses amis. Il a tendu la main à tous».

Les Président Omar Bongo, Sassous Nguesso et Patassé.

L’amitié entre les deux présidents est si forte qu’à l’issue de son mandat de président, en 1999,  »Madiba » prend 15 jours de repos à Libreville. Ce sont de véritables retrouvailles entre les deux amis. Le lycée d’Application est baptisé ‘’Lycée d’Application Nelson Mandela’’, en 1999, afin de resserrer les liens de partenariats entre l’Afrique du sud et le Gabon.  

Depuis de nombreuses années, le lycée d’application Nelson Mandela est parmi les établissements de références qui participe activement à la célébration de la Journée internationale Nelson Mandela.  

Cette amitié continuera d’être entretenue par les deux hommes d’État si bien qu’en 2008, Nelson Mandela va recevoir la distinction de docteur Honoris Causa de l’UOB (Université Omar Bongo).

Homme de paix, Nelson Mandela a soutenu la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. 

En 1993, il a reçu avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique.

Premier président noir d’Afrique du Sud en 1994, ‘’Madiba’’ mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs. 

Il est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique.

Omar Bongo Ondimba mediateur de paix dans le conflit angolais.

Son ami Omar Bongo Ondimba, que l’on appelait affectueusement « l’homme de paix », était lui aussi prompt à jouer les médiateurs dès qu’un conflit éclatait quelque part en Afrique. 

S’appuyant sur son leadership en Afrique centrale, le président Omar Bongo Ondimba initie à partir des années 1980, une diplomatie active de médiation dans divers conflits internes et entre Etats en Afrique.

Il devient la plaque tournante des pourparlers de paix  visant à mettre fin à la guerre civile en Angola, entre l’UNITA de Jonas Savimbi et le MPLA d’Eduardo Dos Santos. 

En 1988, il organise à Libreville une rencontre entre le président angolais José Eduardo Dos Santos et le dirigeant congolais Denis Sassou Nguesso, dont les pays respectifs sont en guerre depuis treize ans. Une rencontre qui aboutit à un traité de paix historique. 

En 1997, il négocie pour la paix dans l’ex-Zaïre, entre réconcilier Mobutu Sesse Seko et Laurent Désiré Kabila. 

Depuis la fin des années 1990, il prend à nouveau son bâton de pèlerin pour œuvrer à une réconciliation entre le Tchad et le Soudan. 

En 2008, Omar Bongo parvient à mettre un terme à une guerre civile qui durait depuis plusieurs années en Centrafrique en arrachant aux belligérants un « Pacte de réconciliation nationale ». 

Il négocie également pour la paix au Congo où se déroule une terrible guerre civile entre son Denis Sassou Nguesso et Pascal Lissouba.

arrivée du Président Mandela au Gabon

Il négocie aussi pour la paix au Tchad entre les rebelles et le pouvoir d’Idriss Deby Itno. Le président gabonais joue aussi les médiateurs durant la crise en Côte d’Ivoire.

Cela dit, dans quelques-uns de ces conflits, les présidents Bongo Ondimba et Mandela se retrouvent ensembles comme facilitateurs de paix. C’est le cas  sur les médiations en Angola et en République Démocratique du Congo.

Pamphile EBO

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