Opération Mamba :  »La décision de justice qui emprisonne Blaise Wada n’existe pas », Avocats

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-En conférence de presse, les avocats de Blaise Wada ont jugés illégale samedi, la détention de leur client en raison de l’absence de la décision de justice l’ayant condamné à 20 ans de prison dans le cadre de ‘’l’opération Mamba’’. Ils envisagent de saisir la chambre d’accusation pour demander sa libération.

«Nous sommes seulement venus interpeller les pouvoirs publics, en l’occurrence le ministre de la justice pour que les choses ailles jusqu’au bout : permettre à celui qui a été condamné de jouir de ses droits. Depuis le 26 Avril (date de la condamnation de blaise Wada), jusqu’à ce jour, nous ne sommes pas encore entrés en possession de la décision écrite (instrumentum) de condamnation de notre client», a indiqué Me Jean Paul Moubembe.

Pour l’avocat, cette situation, «ne permet pas à la défense de Blaise Wada de critiquer la décision de justice devant la Cour de cassation». L’emprisonnement de Blaise Wada, l’ancien Coordonnateur de l’Unité de coordination des études et des travaux (Ucet), est donc illégal selon ses avocats.

Mieux, l’autre avocat de Blaise Wada estime que, la procédure était viciée dès le début du procès. Il fait ressortir le caractère ‘’d’incompétence’’ des officiers de police judicaire à diligenter une enquête qui fait état de détournement de fonds publics. Une responsabilité qui incombe selon lui seulement à la cour des comptes.

«Comment est-il possible qu’un fonctionnaire de l’Etat soit convoqué par des OPJ (officiers de police judicaire)  pour  poser des questions à notre client sur la gestion des fonds alloués par l’agence française de développement et la banque africaine de développement ?», a ironisé Me Martial Loundou.  L’avocat rappelle qu’ «en matière de finances publiques, les juridictions de droit commun n’ont pas droit de se saisir d’une infraction de détournement de deniers publics».

Pour soutenir son discours, il fait référence à l’Article 76 nouveau de la constitution gabonaise qui dispose que la Cour des comptes est la plus Haute juridiction de I’Etat en matière de contrôle des finances publiques ».  A cet effet, précise-t-il, elle est seule habileté à «juger les comptes des comptables publics et sanctionner les fautes de gestion commises à l’égard de l’Etat, des collectivités locales et des organismes soumis à son contrôle»

De même, les avocats de Blaise Wada font remarquer qu’«il n’existe nulle part, un quelconque procès verbal des OPJ enquêteurs sur un possible interrogatoire des organismes comme l’agence française de développement,  ni de la banque africaine de développement  (organismes donateurs de fonds) ayant eux-mêmes,  à la barre attestés que l’argent alloué aux travaux avaient bel et bien été utilisé à bon-escient.

Sans preuves formelles (écrites) fessant foi d’un éventuel détournement pour confondre l’accusé Blaise Wada, Martial Loundou et Jean Paul Moubembe tous deux avocats de lé défense, demandent ‘’purement et simplement ‘’ la relaxe de leur client.

 «Ceux qui l’accuse auraient dus apporter la preuve que, de 2009 à 2016, après enquête menée, nous avons constaté que vous avez géré telle somme, vous l’avez géré comme suit, vous avez posé tel acte et ceci constitue le détournement, cela n’a pas été fait », a fait remarquer Me Martial Loundou.

Pour lui, a partir du moment où cela n’a pas été possible, il est donc impossible de retenir ‘’quelqu’un’’, en l’occurrence leur client  conformément à l’article 141 code pénal qui précise que, «tout fonctionnaire ou agent de l’Etat ou des collectivités publiques qui aura détourné ou soustrait des deniers publics ou privés, ou effets actifs en tenant lieu, ou des espèces, titres, effets ou objets mobiliers dont il était dépositaire à l’occasion de ses fonctions, sera puni de la réclusion criminelle à perpétuité si les choses détournées ou soustraites sont d’une valeur supérieure à 250.000 francs. »

«La partie accusatrice n’ayant pas démontrée avec preuve les mobiles de son accusation,  nous pensons  qu’il n’y a pas eut procès. Nous disons alors que notre client Blaise Wada est emprisonné de manière arbitraire», a dit Me Martial Loundou.

Condamné le 26 avril 2018, Blaise Wada avait été reconnu coupable de faits de détournement de deniers publics par la Cour criminelle spéciale dans le cadre de l’opération Mamba et a écopé d’une peine d’emprisonnement de 20 ans, assortie d’une mesure confiscation de ses biens, de rapatriement des fonds logés à l’étranger et de remboursement, au Trésor public, de plus de 2 milliards de francs CFA.

 

 

 

 

 

 

 

 

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